100'000 signatures en 1 mois
Samedi 11 janvier, la récolte de signatures pour l’initiative pour des multinationales responsables a été lancée dans la rue. C’est dans un froid glacial que plus d’un millier de stands tenus par bien plus de bénévoles ont été posés partout en Suisse.
A Lausanne, dans le quartier excentré de Bellevaux, les badauds sont peu nombreux malgré les commerces alentour. Qu’importe, la sensibilisation doit se faire partout et chaque signature compte pour atteindre les 100'000 paraphes nécessaires au dépôt de l’initiative. Si des personnes se disent pressées et se dérobent, d’autres aimeraient signer mais n’en ont malheureusement pas la possibilité faute d’avoir la nationalité suisse. Une retraitée quant à elle questionne sans cacher sa colère: «Vous pensez que ça va faire bouger ces c…?» Avant de signer quand même.
Les bénévoles présents ont pour la plupart déjà participé à la première campagne qui a débouché sur le rejet de la majorité des cantons en 2020.
Quentin explique son engagement ainsi: «C’est une cause noble, qui réunit une coalition large de partis. Cela me paraît normal de m’impliquer pour forcer les plus gros pollueurs à prendre leurs responsabilités. Nos gestes individuels d’éteindre la lumière ou de moins prendre l’avion ne pèsent pas grand-chose par rapport à la pollution de ces acteurs majeurs que sont les multinationales. Celles-ci ont leur siège en Suisse, donc on ne peut pas faire comme si cela ne nous concernait pas.» Un peu plus loin, Andrea piétine sur place pour tenter de se réchauffer. «Je milite depuis cinquante ans. Mais je ne me souviens pas avoir récolter des signatures en janvier!», lance-t-elle sans perdre le sourire. Son engagement de toujours contre les injustices et contre le capitalisme sont ses moteurs: «C’est inadmissible que des multinationales fassent travailler des enfants dans les mines, polluent des régions et s’en aillent.» Et ce, sans devoir rendre aucun compte.
Abiel quant à lui considère que la Suisse doit agir «pour empêcher que des entreprises fassent n’importe quoi dans les pays du Tiers-Monde». Et d’ajouter: «Des personnes disent ne pas être intéressées, or on devrait tous se sentir concernés.» Il continuera, avec son épouse Mirna, la récolte de signatures samedi prochain.