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Unia et Syna s’accordent sur des revendications communes pour la CCT MEM

Travailleur de l'industrie MEM.
© Thierry Porchet/archives

Quelque 1200 salariés de l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux ont été consultés l’automne passé pour définir les revendications qui seront portées par les syndicats afin d’améliorer les conditions de travail dans la branche.

Les deux syndicats unissent leurs forces alors que s’apprêtent à s’ouvrir les négociations pour le renouvellement de la Convention collective de l’industrie des machines

Unia et Syna ont fusionné leurs cahiers de revendications pour le renouvellement de la Convention collective de travail (CCT) de la branche MEM (pour industrie des machines, des équipements électriques et des métaux). Bénéficiant à près de 100000 salariés de plus de 500 entreprises, cette CCT expire fin juin. Des rondes de négociations sont prévues à partir du mois de mars entre la faîtière patronale, Swissmem, d’un côté, et, de l’autre, syndicats et associations professionnelles.

Unia et Syna demandent une revalorisation des salaires de la branche. «L’industrie des machines n’est pas la branche où se trouvent les salaires les plus bas de Suisse, mais, au vu de la productivité des entreprises, il est tout à fait légitime de revendiquer leur amélioration. Ces dernières années, il y a eu trop d’augmentations individuelles et pas assez de collectives, il y a une nécessité de rattrapage», explique Yves Defferrard, responsable du secteur industrie d’Unia.

Avec le retour de l’inflation, les deux syndicats veulent aussi obtenir l’adaptation automatique au renchérissement des salaires effectifs. Seuls les salaires minimums sont adaptés chaque année. «L’indexation automatique des salaires au coût de la vie a du sens, on ne peut pas donner moins d’argent aux collaborateurs d’une année à l’autre», estime le membre du comité directeur d’Unia.

Les salaires minimums doivent également être réévalués. Unia et Syna estiment que les employés avec formation ne doivent pas toucher moins de 5000 francs et que des échelons supplémentaires doivent être introduits pour les employés hautement qualifiés. «Nous sommes bien conscients des disparités économiques et sociales, mais il n’est plus acceptable d’avoir trois classes de salaires minimums selon les régions. Dans le canton de Vaud, il y a ainsi trois niveaux et un groupe comme Bobst, avec plusieurs sites, jongle avec ce système. Cela ne peut plus continuer, nous devons trouver des solutions», ajoute le syndicaliste.

Protection contre les licenciements

La protection contre les licenciements est une autre revendication centrale. Les syndicats veulent plus de protection lors des maternités et des incapacités de travail. Ils souhaitent donner plus de droits au personnel lors des licenciements collectifs et proposent de créer un organe de conciliation paritaire pour protéger les représentants syndicaux et du personnel des licenciements injustifiés.

Quant aux salariés de plus de 55 ans, ils doivent bénéficier d’un délai de congé supplémentaire de six mois. Les entreprises de plus de 1000 collaborateurs doivent être tenues de les maintenir en emploi. «L’industrie MEM est une branche qui comprend nombre de personnes d’expérience, qui sont souvent le plus ciblées par les licenciements. Or, les entreprises ont besoin de main-d’œuvre qualifiée, ce n’est pas au moment où l’on traverse une difficulté économique qu’il faut s’en débarrasser. On a vu certaines entreprises réengager comme temporaires des collaborateurs licenciés, cela montre que ces personnes méritent une attention particulière et qu’elles doivent être protégées», souligne Yves Defferrard.

Notons encore, parmi les revendications, la prolongation des congés paternité et maternité, respectivement à quatre et 24 semaines.

Réponse aux attentes des travailleurs

Toutes ces revendications ne sortent pas du chapeau des syndicats. A l’automne dernier, ceux-ci ont interrogé 1200 salariés de l’industrie des machines pour définir les mesures à mettre en avant afin d’améliorer les conditions de travail et d’engagement (lire notre édition du 7 décembre). Ces revendications du personnel ont ensuite été validées par les conférences professionnelles. Cette démarche, on le comprend, a favorisé la convergence entre Unia et Syna. «Nous avons préparé le terrain des négociations de longue date avec les commissions du personnel et les salariés. En répondant aux attentes réelles des travailleurs, nous disposons d’une bonne position pour aborder les négociations. En tant que responsable du secteur, je suis très satisfait que pratiquement toutes les régions soient représentées aux conférences de branche, ce qui n’était pas évident au départ. Il faut poursuivre sur cette lancée, l’un des enjeux des négociations sera d’être présent sur le terrain, dans les entreprises. Il faut que l’on organise des assemblées du personnel pour rendre compte des négociations.»

Sur la même longueur d’onde, les syndicats doivent encore accorder leurs violons avec les trois associations professionnelles signataires de la CCT, soit l’Association suisse des cadres, Employés Suisse et la Société suisse des employés de commerce. «Nous devons arriver à un consensus sur les revendications prioritaires pour défendre côte à côte les intérêts des salariés. C’est quand même plus facile si on est tous d’accord.»

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