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Unia réclame 100 francs d’augmentation dans le second œuvre romand

Mobilisation du second oeuvre romand en octobre 2018.
© Thierry Porchet

En octobre 2018 déjà les travailleurs du second œuvre romand s’étaient mobilisé pour exiger une hausse des salaires, ici à Tolochenaz, devant le centre de la Fédération vaudoise des entrepreneurs où débutaient les négociations salariales.

Alors que les négociations salariales s’ouvrent dans le secteur, une enquête révèle que deux tiers des travailleurs renoncent aux loisirs ou aux vacances faute de pouvoir d’achat suffisant

Aujourd’hui, 2 octobre*, s’ouvrent les négociations sur les salaires dans le second œuvre romand (SOR). Dans cette perspective, Unia a mené entre juin et septembre une vaste enquête auprès de 1657 travailleurs - menuisiers, charpentiers, plâtriers et autres peintres - de tous les cantons romands. Les résultats sont on ne peut plus clairs: ils sont plus de 77% à estimer avoir aujourd’hui moins d’argent dans le porte-monnaie à la fin du mois qu’en 2013. Deux tiers se disent contraints de renoncer à des loisirs ou à des vacances faute d’un pouvoir d’achat suffisant, tandis que 17% n’arrivent pas à payer toutes leurs factures à la fin du mois. Enfin, moins d’un cinquième d’entre eux considèrent pouvoir vivre correctement de leur travail. Pour Unia, cette dégradation quasi généralisée du pouvoir d’achat des salariés qui les empêche de vivre dignement de leur activité professionnelle est alarmante.

Travailler plus pour gagner moins

En comparaison, durant la même période, à savoir entre 2013 et 2019, les primes d’assurance maladie ont augmenté de 38,7% en Romandie, les loyers de 6,4% alors que les salaires effectifs n’ont progressé à titre général que de 2,2%. De son côté, la productivité du travail aurait, selon les statistiques officielles**, explosé de 7,5% en six ans. Une hausse que le syndicat explique par des délais toujours plus serrés imposés aux travailleurs. «Toutefois, ces efforts supplémentaires ne leur ont pas été redistribués par l’entremise d’une hausse partielle correspondante des salaires, regrette Unia, dans un communiqué de presse. Au contraire: ils leur ont été confisqués.» Pourtant, les prévisions des employeurs au sujet de la marche des affaires dans l’artisanat se présentent comme les plus réjouissantes de Suisse, et ce tous secteurs confondus. «Ce blocage salarial est d’autant plus incompréhensible que les salariés d’autres branches apparentées de la construction ont déjà bénéficié d’augmentations salariales à la hauteur de leurs efforts (entre autres 160 francs sur deux ans pour les maçons ou encore 100 francs pour les électriciens en plus de la compensation de l’inflation).»

Augmentation urgente

Face à cette perte du pouvoir d’achat, Unia réclame une augmentation «réaliste et justifiée» de 100 francs des salaires minimums et des effectifs dans le SOR, en plus de la compensation de l’indice d’inflation. Le comité de lutte des travailleuses et des travailleurs du second œuvre romand d’Unia a réagi aux résultats de l’enquête en appelant les associations patronales à prendre leurs responsabilités pour contribuer à leur tour à l’effort économique de relance de la consommation des ménages. «Pour les délégués syndicaux, il est en effet impensable que leurs 22000 collègues continuent d’accepter de travailler toujours plus vite pour voir leur porte-monnaie se vider davantage en devant parfois subir la honte de ne pas pouvoir s’offrir de loisirs ainsi qu’à leurs familles.»

Les employeurs sont prévenus, s’ils n’entrent pas en matière sur ce sujet, les représentants des travailleurs appelleront à des mesures de lutte.

*Aux dernières nouvelles, les négociations ont été repoussées à une date ultérieure.

**Statistiques de l’Office fédéral de la Statistique (2013-2017) et de l’Office fédéral de la culture (2018-2019).

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