«On va se battre pour sauver un maximum d’emplois»
Dans les Montagnes neuchâteloises, une centaine de postes de travail sont menacés dans les manufactures horlogères de Girard-Perregaux et d’Ulysse Nardin
Coup de massue dans les Montagnes neuchâteloises. Girard-Perregaux et Ulysse Nardin ont annoncé en début de semaine dernière la suppression d’une centaine de postes. Les deux marques, appartenant au groupe de luxe français Kering, emploient un peu moins de 400 personnes dans trois manufactures réparties à La Chaux-de-Fonds et au Locle. «110 emplois sont menacés sur ces trois sites», précise Sylvain Schwab, secrétaire syndical d’Unia Neuchâtel, qui a participé à l’assemblée générale du personnel et des partenaires sociaux au cours de laquelle la direction a communiqué la triste nouvelle. «L’épidémie de coronavirus et ses répercussions économiques, qui risquent de s’échelonner sur plusieurs années, ont heurté l’industrie horlogère dans son ensemble et nous imposent de faire évoluer notre organisation», se justifie la société dans un communiqué, en assurant que cette restructuration permettra de garantir la pérennité des marques.
Une procédure de consultation pour licenciement collectif a été ouverte. «J’ai proposé la création d’une délégation du personnel, qui n’existait pas, et nous avons mis en place un calendrier de permanences pour recueillir les propositions des employés. Tout le monde doit pouvoir participer, même ceux qui sont en réduction de l'horaire de travail depuis mars», explique le secrétaire syndical référent. L’objectif est d’élaborer des alternatives aux suppressions de postes. «On va se battre pour sauver des emplois, notre but est de limiter le nombre de licenciements au maximum.»
Dans un communiqué, la Ville de La Chaux-de-Fonds appelle à une «réflexion concertée» du Conseil d'Etat et des communes «en regard des menaces qui s'accumulent particulièrement sur l'économie très exportatrice du canton et des Montagnes». Interrogé par Arcinfo, Cédric Dupraz, conseiller communal du Locle où est aussi implanté Ulysse Nardin, se déclare favorable à une task force cantonale, mais aussi au «recours accru aux emplois à temps partiel» afin de partager le travail. «Nous sommes sans doute face à l'une des plus grandes catastrophes économiques et sociales qu'ait connue notre société, peut-être bien supérieure à celle de 1975», développe le popiste sur les réseaux sociaux, en estimant qu’il faut «repenser nos modalités d'existence». Cette solution du temps partiel ne heurte pas Sylvain Schwab: «Il serait peut-être temps d’y penser, c’est une chose à étudier, mais en prenant garde que la mesure reste équitable, il ne faudrait pas que les salariés qui acceptent de baisser leur temps de travail soient lésés.»
Le délai pour remettre le rapport de consultation est fixé au mercredi 23 septembre et le rendez-vous est d’ores et déjà pris avec la direction le lundi 28.