Valais: les ramoneurs mieux lotis
Les ramoneurs valaisans bénéficient désormais d’une convention collective de travail. Avec, entre autres améliorations, la possibilité d’une retraite anticipée à 62 ans. Une première suisse dans la branche
Bonne nouvelle pour les quelque 70 employés du ramonage en Valais actifs dans une douzaine d’entreprises. Depuis le 1er janvier dernier, ces professionnels bénéficient d’une convention collective de travail (CCT). Cette dernière a été signée par l’Association valaisanne des maîtres-ramoneurs (AVMR) et Unia. «Nous sommes très contents de cette conclusion», commente Serge Aymon, en charge du secteur construction et artisanat à Unia Valais. Une satisfaction d’autant plus grande qu’il n’existait aucun accord en la matière dans le canton. Et qu’il se traduit par plusieurs améliorations à la clé. Au terme d’échanges «riches et fructueux», les partenaires ont notamment fixé les salaires minimums. Ceux-ci s’élèvent entre 25,45 et 32,55 francs en fonction des catégories professionnelles. «On pourra toujours négocier les salaires chaque année», précise le syndicaliste, notant que c’est l’Office cantonal du feu qui fixe le coût d’un ramonage. «Si le prix augmente, les salaires seront aussi rehaussés en conséquence.» Autres points forts de la CCT: l’introduction d’un 13e salaire, en lieu et place de la gratification antérieure, ainsi que le paiement d’une indemnité forfaitaire pour le repas de midi chiffrée à 19 francs cette année et qui augmentera jusqu’à 25 francs en 2025.
Avancée majeure
La Convention permettra également de mettre sur pied des cours de formation continue, «tant profitable aux travailleurs qu’aux entreprises». Mais c’est surtout l’introduction d’une retraite anticipée qui constitue une avancée majeure dans le domaine. Avec la possibilité offerte aux intéressés de déposer les outils à l’âge de 62 ans tout en continuant à cotiser au 2e pilier. Ce système présente des prestations équivalentes ou supérieures à Retaval, la caisse de retraite anticipée en faveur des métiers de l’artisanat du bâtiment du canton du Valais. «Les ramoneurs effectuent un travail physique très pénible et salissant. Il n’y a pas de moyens mécaniques pour alléger l’effort. Cette perspective se révèle donc particulièrement réjouissante. Et c’est une première dans la branche en Suisse», ajoute Serge Aymon soulignant qu’il existe, dans le canton, «une culture de la retraite anticipée». «Espérons que la situation valaisanne motivera l’Association nationale de la branche à agir de même.» Dans tous les cas, l’accord conclu, en améliorant les conditions de travail, devrait renforcer l’attractivité de la profession alors que la relève manque. «Nombre de travailleurs quittent prématurément le métier en raison de sa dureté.»
La CCT est valable jusqu’au 31 décembre 2025.