Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Fronde contre l’agrochimie

On n’arrête plus le prétendu progrès. Des porcs à la croissance musculaire accrue dans le but d’augmenter la production de viande; des colonies d’abeilles capables de survivre à un environnement empoisonné de pesticides et à la raréfaction de fleurs nourricières; des pommes qui ne brunissent pas au contact de l’air, conservant toute leur fraîcheur, du moins en apparence; des champignons mangés à la même sauce... Quelques exemples tirés d’un site commun de l’Alliance suisse «Stop OGM» et de l’Association des petits paysans illustrant les résultats de nouvelles technologies de modification génétique. Et l’occasion pour les deux partenaires de tirer la sonnette d’alarme. Et pour cause. Comme ces nouvelles techniques n’impliquent pas l’introduction d’un ADN étranger dans les génomes animaux et végétaux manipulés, elles risquent d’échapper à la loi sur le génie génétique. Une situation particulièrement inquiétante qui a conduit ces associations à lancer une pétition réclamant «qu’aucun OGM ne puissent entrer par la petite porte». Et de préciser les raison de leurs craintes.

Un OGM reste un OGM.Selon leurs dires, l’absence de recours à un gène extérieur et une manipulation ciblée permise par ces nouvelles techniques servent de prétexte aux multinationales de l’agrochimie et à des scientifiques actifs dans le domaine pour se positionner en faveur d’une dérégulation de ce marché. Un but poursuivi à grand renfort de lobbying. Avec le risque avéré que ces OGM, dès lors banalisés, ne soient plus reconnus comme tels et disséminés librement dans la nature. Avec le danger qu’aucune étude indépendante environnementale ou sanitaire n’en évalue les conséquences à long terme pour les humains et sur la flore et la faune. Avec la menace que l’agriculteur ne connaisse pas la vraie nature de ses sélections, que le consommateur ne dispose d’aucun moyen de savoir ce qui compose son assiette, sans étiquetage ni traçabilité des produits... Exit la transparence, la liberté de choix et le principe pourtant non négociable de précaution.

Mobilisation tous azimuts. Aujourd’hui pourtant, les actions en faveur d’un environnement sain, d’une agriculture durable ne cessent de se multiplier. L’initiative populaire pour une Suisse sans pesticides de synthèse vient d’aboutir. Le 19 mai, un millier de personnes ont défilé à Morges et 2000 à Bâle contre Monsanto & Bayer. Les mouvements antispécistes gagnent du terrain. Toujours plus de personnes se montrent sensibles à la souffrance animale et réclament des élevages respectueux, optent pour une consommation modérée de viande. Autant de mobilisations, y compris celle actuelle sur les manipulations non naturelles du génome, qui vont toutes dans le même sens: la défense d’une production écologique, sociale et responsable. La volonté d’accéder à des aliments de qualité et d’en connaître l’historique. Le holà clair aux apprentis-sorciers. Le droit au bien-être des bêtes. Et plus globalement, le respect de la nature, de la biodiversité et du vivant. Bien loin des expérimentations pour le moins hasardeuses, supposées réparer les erreurs humaines au risque d’aggraver la situation et soutenant une croissance insensée, motivée par une seule maximalisation des profits.  

Pour aller plus loin

Harcèlement: Nestlé contre-attaque au Tribunal fédéral

Nouveau rebondissement dans l’affaire qui oppose la multinationale à Yasmine Motarjemi depuis plus de dix ans (lire nos éditions du 22 et du 29 janvier 2020). Reconnu coupable de...

Interdits de centre commercial après leur action anti-Black Friday

Une quarantaine de militants ont été bannis de Fribourg Centre pour trois ans, et une plainte pénale a été déposée contre eux. Une large alliance dénonce cette répression

Le travail temporaire sera limité à l’aéroport

Récemment adoptée par le Grand Conseil genevois, la motion 2610 demande au Conseil d’Etat d’établir «des règles limitant et cadrant le recours au personnel auxiliaire» à Cointrin

Les fonctionnaires genevois à l’échauffement

Manifestation avec une banderole du cartel intersyndical sur laquelle on peut lire: "Pour la défense des services publics. Quels moyens? Pour quelles prestations?"

A Genève, jeudi dernier, près de mille personnes ont répondu à l’appel du Cartel intersyndical de la fonction publique et du secteur subventionné. Bravant un froid de canard, les...