Le travail temporaire sera limité à l’aéroport
Récemment adoptée par le Grand Conseil genevois, la motion 2610 demande au Conseil d’Etat d’établir «des règles limitant et cadrant le recours au personnel auxiliaire» à Cointrin
Il aura fallu plus d’une année pour faire entendre le message. Entre résolutions, pétitions et dénonciations publiques, Unia a tout tenté pour alerter le Conseil d’Etat genevois sur le dumping en cours à l’aéroport, et principalement au sein de l’entreprise Dnata. Le 16 janvier, le Grand Conseil a largement adopté la motion 2610, qui entend limiter et cadrer le recours au personnel auxiliaire sur le site de l’aéroport de Genève. «Il était temps!» réagissent les Verts, auteurs du texte, et Unia, qui saluent cette décision, estimant que le contrôle de l’aéroport passe évidemment par une limitation de sa nuisance sur l’environnement, mais aussi par des conditions de travail dignes et respectueuses du personnel.
Dans un communiqué de presse, le syndicat rappelle que Dnata «n’a pas ménagé sa peine pour dégrader les conditions de travail à Cointrin». Et de compléter: «L’explosion du recours au personnel auxiliaire, déjà extrêmement précaire en soi, et, surtout, la création de contrats dits “zéro heure garantie” ont permis d’instituer une forme de dumping sur le site.» La motion rappelle que Dnata emploie 367 auxiliaires sur 783 employés au total, dont les salaires varient de moins de 1000 francs à 4000 francs. Une précarisation devenue insoutenable. Concrètement, il revient maintenant au Conseil d’Etat de prendre ses responsabilités en réglementant précisément cette question dans un aéroport qui est, pour rappel, public.
De son côté, Unia, qui se bat depuis des mois pour réclamer de meilleures conditions de travail à l’aéroport, se dit satisfait d’avoir été entendu sur ce point précis. Le combat continue. «La balle est dans le camp du Conseil d’Etat, réagit Alessandro Pelizzari, secrétaire régional d’Unia Genève. Unia veillera à une mise en œuvre rapide de la motion.»