Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Uber s’en sort… encore!

Manifestation Uber Genève
© Thierry Porchet/ Archives

Des chauffeurs Uber mobilisés pour défendre leurs droits. Grève menée en décembre dernier avec le soutien d’Unia.

 

Dans le litige qui oppose Uber à la Suva, l’assureur est chargé de déterminer quelle partie de la structure Uber possède le statut d’employeur en Suisse. Unia insiste sur l’urgence d’agir

Le modèle ultralibéral et hypercomplexe sur lequel roule Uber dans le monde entier pose un sérieux problème aux autorités suisses, notamment sur la question du statut des chauffeurs. Depuis 2017, la Suva estime qu’Uber Switzerland est un employeur et doit donc verser des cotisations aux assurances sociales. Quant au Secrétariat d’Etat à l'économie, il a statué en mars dernier que les chauffeurs travaillant pour les entreprises partenaires d'Uber sont bel et bien des employés, ces dernières devant donc se conformer à la Loi sur le service de l'emploi et la location de services. L’entreprise de transport, elle, n’en démord pas: ses chauffeurs sont des indépendants à qui elle ne doit rien. Le litige a été porté devant le Tribunal des assurances sociales du canton de Zurich. Pour ce dernier, dont le jugement du 10 juillet a été rendu public le 23 juillet, il s’agit avant toute chose de déterminer exactement de quelle société ces chauffeurs dépendent contractuellement, ce qui est loin d’être une mince affaire. Le dossier a donc été renvoyé à la Suva, chargée de préciser quelle entité juridique de la structure du géant Uber possède le statut d’employeur en Suisse.

De son côté, Unia demande à l’assureur de tirer rapidement cette question au clair, afin de mettre un terme à la formule de sous-enchère d’Uber. «Avec son modèle d’affaires douteux, Uber maintient depuis des années ses chauffeurs dans une situation d’indépendance fictive, dénonce un communiqué de presse du syndicat. En résulte pour les conducteurs des lacunes de cotisations aux assurances sociales, l’absence de couverture d’assurance accidents et des salaires de misère. Cette situation est intolérable.» Unia continue d’exiger de la multinationale californienne qu’elle embauche ses chauffeurs en bonne et due forme en Suisse et négocie avec le syndicat un contrat-cadre fixant de manière contraignante les salaires et les conditions de travail de ses employés. «Il s’agit de mettre un terme à la “sous-enchère numérique“. Les droits de tous les salariés doivent être garantis, ce qui suppose des négociations entre partenaires sociaux.» 

Pour aller plus loin

Eldora se plie au jugement

Condamnée à verser quatre mois de salaire à un ex-employé pour licenciement abusif, l’entreprise a d’abord voulu contre-attaquer au pénal, puis s’est ravisée pour débuter un dialogue social durable

Unia et DHL trouvent un terrain d’entente

Légende: Unia avait dénoncé, le 4 avril dernier, des conditions de travail infernales pour des salaires de misère ainsi que le licenciement d’un employé syndiqué chez des sous-traitants de DHL travaillant sur le site de l’aéroport à Genève.

A la suite d’actions du syndicat ce printemps, des améliorations des conditions de travail des livreurs employés par des sous-traitants de la multinationale ont été obtenues, tant à Genève qu’au niveau suisse

«Les chauffeurs suspendus par Uber ont bien fait de protester»

Ils avaient été déconnectés de l’application, leur taux d’annulation de courses étant trop élevé

Partenariat social mis à mal à Nyon

La société des commerçants nyonnais se dit prête à dénoncer la CCT locale, au risque d’aggraver les conditions de travail des vendeurs. Une situation dommageable selon Unia.