Le syndicat s’oppose au retour des contingents discriminatoires que sous-tend la nouvelle initiative de l’UDC dite de «limitation»
Le 31 août, l’UDC a déposé son initiative intitulée «pour une immigration modérée (initiative de limitation)» lancée en janvier. Dans les faits, celle-ci veut résilier la libre circulation des personnes avec l’Union européenne et ainsi abolir les mesures d’accompagnement qui protègent les salaires et les conditions de travail. Dans un communiqué, Unia réagit et s’oppose «au retour des contingents discriminatoires qui ont toujours été un instrument d’exploitation».
Le syndicat rappelle le honteux statut de saisonnier qui a existé jusqu’en 2002 en Suisse. «Les saisonniers logeaient dans des baraques, étaient totalement à la merci de leur employeur et touchaient des salaires de misère bien inférieurs au niveau des rémunérations usuelles du pays. Les conditions et les contrats de travail n’étaient que peu contrôlés, ce qui a engendré une forte pression sur les salaires dans de nombreuses branches. L’UDC rêve manifestement de revenir à cette Suisse de l’exploitation et du dumping salarial», souligne Vania Alleva, présidente du syndicat Unia. Et le syndicat de relever: «L’UDC montre une fois de plus son vrai visage: une experte de la démagogie qui prétend agir au nom du peuple alors qu’elle est en réalité profondément hostile aux droits des salariés, qui constituent une grande majorité de ce même peuple.»
Contre les droits des travailleurs
Unia rappelle les dernières attaques du parti de droite contre les droits des travailleurs. L’UDC s’est ainsi opposée à la réduction de la durée de travail (en 2002), à une offre de formation suffisante (en 2003), à l'assurance maternité (en 2004), à l’amélioration des mesures d’accompagnement (en 2005 et en 2009). Elle a soutenu l’allongement des horaires de travail (en 2005 et en 2013) et le démantèlement de l'assurance chômage (en 2010). Elle s’est aussi opposée à une augmentation des vacances (en 2012), à la limitation des rémunérations abusives (en 2013) ainsi qu’aux salaires minimums (en 2014). «Voilà à quoi ressemble le palmarès politique d’un parti qui ne se soucie pas des intérêts des salariés», conclut Unia qui privilégie la voie de la libre circulation et des mesures d’accompagnement «ce qui implique de protéger davantage les salaires et les droits des travailleuses et travailleurs en Suisse, pas de les abolir».