Une journée de solidarité avec les étudiants colombiens s’est tenue jeudi dernier à Uni Mail à Genève
Jeudi dernier, les luttes sociales en Colombie ont résonné dans le grand hall d’Uni Mail à Genève. Au travers de petites actions, de banderoles et de panneaux d’informations, des militants de la Plateforme suisse latino-américaine pour la paix en Colombie, soutenus notamment par Unia et la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS), ont tenu à sensibiliser les étudiants genevois et à témoigner de leur solidarité. Depuis le mois d’octobre, les étudiants colombiens manifestent contre la politique budgétaire du gouvernement du président Iván Duque, entrée en fonction en août. Ils réclament plus de moyens pour les 32 universités du pays, le respect des engagements pris en juin par le président Juan Manuel Santos d’améliorer le service public et de solder le déficit de fonctionnement d'environ 1,1 milliard de dollars du système universitaire. «La réponse gouvernementale à la mobilisation a été la répression, la répression, la répression…» déplore Alfredo Camelo, psychologue et exilé colombien. «On dénombre aujourd’hui plus de 500 blessés et 250 étudiants qui vont être jugés pour sédition. Basta!» Ce 13 décembre, la protestation devait s’élargir à des secteurs du monde du travail opposés à la politique budgétaire et fiscale du gouvernement. Mais, malgré les accords de paix, participer à un mouvement social reste toujours très risqué en Colombie. «Depuis le début de l’année, plus de deux cents représentants de la société civile, dont un tiers de syndicalistes, ont été assassinés», relève Umberto Bandiera. Le secrétaire syndical d’Unia et président de la commission de solidarité internationale de la CGAS estime que les relations commerciales helvético-colombiennes devraient être conditionnées au respect des droits humains. En fin de journée, les militants ont allumé des bougies en hommage aux victimes de la répression de l’Etat et des paramilitaires.