Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Femmes en lutte

La semaine dernière, une septantaine de femmes ont participé à la réunion vaudoise pour la préparation de la Grève des femmes du 14 juin.
© Neil Labrador

La semaine dernière, une septantaine de femmes ont participé à la réunion vaudoise pour la préparation de la Grève des femmes du 14 juin. 

Partout en Suisse, une pléthore de collectifs de femmes s’organisent pour la Journée des femmes du 14 juin. Immersion à Lausanne

Jeudi 7 février, 19h, la grande salle du centre socioculturel de l’Union syndicale vaudoise (USV) de Pôle Sud se remplit au point que les jeunes, nombreuses, sont invitées à s’asseoir par terre faute de chaises. «Nous sommes à chaque fois davantage», sourit Valérie Borloz, de la Coordination romande de la Grève des femmes, secrétaire de l’USV. La réunion cantonale de préparation pour la Grève des femmes du 14 juin est un succès. Pendant 2h30, les différents groupes de travail vont transmettre l’avancée de leurs projets et prendre des décisions. 

Michela Bovolenta, pour la Coordination romande, secrétaire centrale du Syndicat des services publics (SSP) rappelle la tenue des Assises nationales prévue le 10 mars à Bienne. Un résumé des revendications pour la Grève des femmes a été élaboré. Dans la salle, la discussion s’ouvre sur la question de s’inscrire en solidarité avec les luttes pour le climat ou contre le système capitaliste. Des facteurs qui précarisent les plus fragiles, donc les femmes, estiment certaines. Alors que d’autres préféreraient se concentrer sur les questions d’inégalités. Les discussions portent aussi sur la complexité du texte. Michela Bovolenta répond: «J’ai fait de nombreuses campagnes où le message était simpliste. Résultat, cela ne parle pas. Ce texte a le mérite d’être débattu. Et la situation des femmes n’est pas simple. Assumer cette complexité peut être mobilisateur.» «Chacune peut se retrouver dans l’un des points ou expliquer aux autres avec ses propres mots», ajoute une jeune militante. Maria Pedrosa, secrétaire syndicale au SSP, souligne: «C’est une ligne directrice. Sur les lieux de travail, nous expliquons ce que nos revendications signifient de manière concrète.» Justement, au niveau professionnel, la grève s’organise. La syndicaliste relève: «Nous sommes en discussion pour rendre la grève possible légalement et matériellement, notamment avec la ville de Lausanne et l’Etat de Vaud.» Le fonds de grève a été débloqué par le SSP pour les femmes syndiquées. Dans le secteur privé, la grève pourrait se muer en prolongation de la pause de midi, en prises de parole ou en participant à la manifestation le soir à Lausanne.

Dans les hautes écoles, et l’Université, où a priori aucun examen ne sera programmé le 14 juin, les collectifs s’organisent également. Ainsi que les associations de quartier pour créer des lieux de rencontre le jour J.

Le nerf de la guerre reste l’argent, car le budget est serré. La féministe Geneviève de Rahm explique: «En 1991, on a gagné beaucoup d’argent en vendant les badges et en appelant aux dons. A chacune d’imaginer comment apporter sa contribution!» Après de nombreuses autres interventions et une bonne dose d’enthousiasme, c’est sous les applaudissements que s’est clôturée la séance.


Informations: grevefeministe2019.ch                                              

Quelques rendez-vous dans le canton de Vaud

15 février, 20h: conférence sur les spécificités de l’emploi féminin, avec Françoise Messant, sociologue du travail, Maison de la Femme, Eglantine 6, Lausanne.

19 février15h ou 19h au choix: rencontre femmes du tertiaire à Unia, place de la Riponne 4, Lausanne (inscription par sms au 079 436 37 99 en indiquant son nom, «femmes», et l’heure choisie).

28 février, 18h30 à 20h30: dans le cadre de l’exposition sur l’égalité organisée par le Bureau de l’égalité et Business and Professional Women (du 22 février au 8 mars) au Forum de l’Hôtel de Ville, place de la Palud 2, Lausanne: échanges sur la grève d’hier et d’aujourd’hui avec de nombreuses intervenantes. 

6 mars, 18h: projection du film Bread and Roses de Ken Loach au cinéma du Sentier, suivie d’un moment d’échange autour de la Grève des femmes du 14 juin au Sentier. Entrée libre(plus d’infos sur la page facebook «Unia Section Vallée de Joux»).

8 mars, 18h: Journée internationale pour les droits des femmes: manifestation cantonale à 18h à Lausanne, place Saint-François.

10 mars, de 10h à 16h: Assises nationales de la grève féministe et des femmes, Volkhaus de Bienne (les femmes syndiquées peuvent demander un remboursement de leur billet de train à l’Union syndicale vaudoise: vaud.grevefeministe [at] gmail.com).

Pour aller plus loin

Assez, c'est assez!

Une manifestation haute en couleurs et en revendications.

C’est un succès! 20000 personnes ont convergé sur Berne samedi dernier pour exiger que la Constitution et la Loi sur l’égalité soient enfin appliquées, respectivement 37 ans et 22 ans après leur entrée en vigueur, et contre toutes les discriminations. Reportage

Egalité: «Politiciens, reveillez-vous!»

Hier matin, alors que ce journal était déjà sous presse, Unia menait une action sur la place Fédérale à Berne pour «réveiller les politiciens et politiciennes». Des femmes à barbe...

Femmes et hommes ne sont pas égaux dans la formation

Outre les origines sociales et la scolarité, la discrimination entre les sexes au niveau de la formation est renforcée au moment du choix d’une profession. Les jeunes femmes s’orientant davantage vers les métiers de services et les professions sociales.

La discrimination entre les sexes dans la formation scolaire et professionnelle est un des éléments favorisant les inégalités salariales

Vers une grève des femmes?

A la fin de la Conférence, les femmes d’Unia ont illustré leur revendication

Luttant contre l’inégalité salariale et les violences sexuelles, les femmes d’Unia annoncent être prêtes à préparer une grève l’an prochain