Les contremaîtres veulent aussi leur part du gâteau
Si les maçons ont obtenu une hausse des salaires, les cadres de la construction, soumis à une autre convention, se heurtent au refus des patrons. Une pétition est lancée
Malgré l’accord conventionnel trouvé dans le secteur principal de la construction et le sauvetage de la retraite à 60 ans, il se pourrait bien que le conflit ne soit pas totalement clos. En effet, les contremaîtres demandent une augmentation générale des salaires que la Société suisse des entrepreneurs (SSE) refuse de leur accorder. C’est pourquoi une pétition, aujourd’hui signée par plus de 600 d’entre eux, a été lancée.
Pour bien comprendre, il est nécessaire de rappeler que ces travailleurs entrent dans le champ d’application de la Convention collective de travail (CCT) sur la retraite anticipée, mais pas dans celle de la Convention nationale (CN). Concernant les conditions de travail, les contremaîtres sont soumis à la CCT des cadres de la construction, un contrat à part qui n’est pas de force obligatoire. «Les deux CCT sont très proches, à quelques différences près, commente Chris Kelley, membre de la direction du secteur construction à Unia et responsable pour les contremaîtres. Cela dit, les négociations se déroulent séparément. Ce qui n’a aucun sens, car les maçons et les contremaîtres travaillant ensemble, ils devraient jouir des mêmes conditions de travail.»
Négociations en cours
Lors du premier round de négociations le 8 février, les représentants des travailleurs ont demandé une augmentation des salaires minimums de 400 francs en deux fois, et de 200 francs en deux fois pour les salaires effectifs. «La SSE a refusé de négocier des éléments concrets avec nous, c’est pourquoi nous avons lancé cette pétition», poursuit le syndicaliste. Le 25 mars, à l’occasion d’une seconde rencontre, les employeurs ont concédé les avancées obtenues dans la CN, à savoir l’augmentation des salaires minimums de 160 francs sur deux ans, en échange des 25 heures supplémentaires mensuelles prévues dans le nouvel accord, au lieu de 20 jusqu’ici. «Nous avons été très étonnés par cette position et ce refus d’augmenter les salaires effectifs», soulève le syndicaliste, qui informe qu’un nouveau round de négociations a eu lieu hier, le 9 avril, lorsque nous mettions sous presse. «Notre position est claire: les contremaîtres eux aussi doivent avoir droit à une augmentation de tous les salaires, le contraire serait injuste et incompréhensible», conclut Chris Kelley.