Du respect, du temps, de l’argent!
Moins de 50 jours avant la Grève des femmes, la mobilisation de participantes et de supporters a été rendue visible via des banderoles déployées dans plusieurs villes
A Zurich, Berne, Bâle, Lausanne, Lugano, Sion, Sierre, Brigue ou encore Yverdon plusieurs banderoles géantes ont, le 25 avril dernier, été déployées sur des bâtiments, des ponts, dans des chantiers. Des calicots annonçant la journée de grève et d’action du 14 juin prochain et témoignant de la vaste mobilisation autour de cet événement. Un support imprimé des revendications principales des travailleuses qui réclament «du respect, du temps, de l’argent!». Exigences qui s’inscrivent dans un contexte marqué par des discriminations criantes, avec la persistance des inégalités salariales et des chances professionnelles. «Que ce soit dans le commerce de détail, les soins ou l’industrie, les femmes sont prêtes pour la journée de grève et d’action... Le syndicat les soutient dans ce sens», précise Unia dans un communiqué tout en listant les principaux problèmes rencontrés par les salariées. «Pour de nombreuses femmes, le quotidien est fait de travail sur appel, de trop petits pourcentages, de temps partiel involontaire, de trois huit et de salaires horaires bas. Leur travail est moins valorisé et moins pris au sérieux.» Unia relève aussi l’impact négatif des discriminations salariales à l’âge de la retraite et alors que les femmes ont souvent dû interrompre leur job en raison de responsabilités familiales. Selon le syndicat, les rentes des femmes sont jusqu’à 37% inférieures à celles des hommes.
Représentant de nombreuses branches recourant largement à du personnel féminin – telles que le commerce de détail, les soins et l’aide à la personne, l’industrie horlogère, le nettoyage ou encore la coiffure –, Unia insiste sur la nécessité, à travail égal, de verser un salaire égal. Et plaide en faveur d’une «meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie privée, du temps pour la formation, des perspectives de carrière et des pourcentages de travail garantis». «Aujourd’hui, la précarité est féminine, cela doit changer! Les femmes ne se laisseront pas marcher dessus plus longtemps. Elles se préparent dans toute la Suisse à défendre leurs droits.»