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«La révolution commence à Nyon»

Manifestantes dans les rues de Nyon. Une pancarte sur laquelle on peut lire: Touche pas à mon samedi!
© Sylviane Herranz

Le personnel de vente de Nyon, dont une majorité de femmes, a manifesté ensemble le 14 juin.

A Nyon, le 14 juin, plus de 120 vendeuses, vendeurs et personnes solidaires ont manifesté contre l’extension des horaires des magasins le samedi jusqu’à 19h

«L’histoire de la révolution dans votre branche a commencé à Nyon!» Vendredi, à l’occasion de la journée de la grève des femmes, Komla Kpogli, secrétaire syndical d’Unia, ne cachait pas son enthousiasme à l’issue de la manifestation qui a rassemblé plus de 120 vendeuses, vendeurs, membres du comité référendaire et du collectif du 14 juin. Ensemble, ils ont défilé dans les rues commerçantes de la ville pour protester contre l’extension de l’ouverture des magasins à 19h le samedi, et appelé à signer le référendum lancé contre cette décision. Devant le château de Nyon, Bruno a exprimé le ras-le-bol de toute une profession: «En plus de salaires misérables, à moins de 3500 francs pour celles et ceux qui débutent, nos vies de famille sont menacées! Partout, les patrons veulent étendre les horaires sans prendre en compte ce que cela représente pour nous. Nous devons continuer à nous organiser avec notre syndicat. Grâce à vous, un mouvement jamais vu est en train de naître dans le secteur de la vente. J’appelle toutes les vendeuses et tous les vendeurs de tous les cantons à lutter ensemble contre les extensions d’horaires, et contre les fake-news et les manipulations à notre sujet.» Le vendeur faisait là allusion à des déclarations dénigrant le référendum.

Week-end sacré, pour nous aussi!

La manifestation s’est ébranlée juste après la fermeture des magasins. Les slogans fusaient: «Ne touchez pas à nos samedis!», «Le week-end est sacré, il l’est pour nous aussi!» «Pour faire taire les vendeuses, tous les moyens sont bons!», «Augmenter les horaires: non, non, non! Augmenter les salaires: oui, oui, oui!». Peu avant le défilé, Patricia, membre du comité référendaire, témoigne: «En tant que vendeuse senior, c’est important de me battre contre cette extension. Je le fais pour mes jeunes collègues. Je le vois, de plus en plus d’auxiliaires à bas salaires sont engagées. Nous devons lutter pour ces femmes, ces mamans qui travaillent. On tente de banaliser les extensions d’horaires, mais on se rend bien compte qu’à partir d’une certaine heure, il n’y a plus personne dans les magasins. Une heure de plus n’est pas la solution aux problèmes du commerce de détail.» Jeanne est vendeuse dans une grande surface. Elle rappelle que l’horaire du samedi a déjà été prolongé de 17h à 18h il y a quelques années. «A l’époque, on était plus de 50 caissières. Aujourd’hui, nous sommes moins de 20. Ils veulent économiser sur tout, les personnes partant à la retraite ne sont pas remplacées. Quand ils peuvent licencier quelqu’un, ils le font. Nous avons énormément de pression. Tous les matins, on nous dit qu’il faut faire du chiffre, du chiffre… Un des arguments de ceux qui veulent l’extension à 19h est que les gens ont droit de faire la grasse matinée. Et nous, nous n’y avons pas droit? Et pas le droit de profiter de nos familles? En cette journée de grève des femmes, nous avons toutes les mêmes revendications: nous devons être reconnues, respectées, sinon nous n’avons plus de vie.» 
Durant toute la journée, des stands et des porte-à-porte ont été organisés pour récolter des signatures. Pour l’heure, environ 1200 ont été réunies. «Nous allons redoubler d’effort pour atteindre les 2000 nécessaires d’ici au 28 juin», lance Komla Kpogli d’Unia.

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