Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

«La grève a permis le maintien des emplois et des salaires»

L’an prochain, l’activité de la Buanderie de l’Hôpital fribourgeois sera assumée par une blanchisserie privée. La trentaine de travailleurs ont été reclassés

L’Hôpital fribourgeois (HFR) a communiqué mi-juillet le nom de l’entreprise qui gérera, dès le 1er janvier prochain, le linge des établissements hospitaliers publics fribourgeois. Il s’agit des Blanchisseries générales LGB SA soit, précise le Syndicat des services publics (SSP), la même société vaudoise qui avait été choisie lors de l’externalisation de l’activité du Réseau fribourgeois en santé mentale, à Marsens. Cette situation ne mettra toutefois pas en péril le personnel de la Buanderie de l’HFR qui s’est chargé jusqu’alors de cette activité. Et s’est battu pour le maintien des emplois et des salaires. «Comme à la Buanderie de Marsens où les employés avaient débrayé durant six jours, c’est la grève conduite les 12 et 13 juin 2017 par le personnel qui a permis de maintenir l’intégralité des postes de travail des salariés au bénéfice d’un contrat à durée indéterminée», rappelle avec satisfaction Gaétan Zurkinden, secrétaire régional du SSP. Une partie de la trentaine de salariés concernés a en effet déjà été replacée dans des secteurs comme le nettoyage, l’aide aux soins ou encore au bloc. Le processus, entamé il y a deux ans, sera terminé à la fin de l’année.

Différences salariales importantes

«Tous ont obtenu la garantie d’occuper des postes équivalents à celui antérieur au sein de l’HFR, aux mêmes conditions salariales. Cet accord a été trouvé le lendemain de la grève, lors d’une rencontre avec le conseil d’administration de l’Hôpital. Il reste encore une petite dizaine de personnes à reclasser», poursuit le collaborateur du SSP soulignant que, dans les blanchisseries privées, les salaires sont extrêmement bas. Chez LGB SA, chiffre Gaétan Zurkinden, un employé non qualifié touche 3300 francs brut par mois, un travailleur semi-qualifié 3460 francs et un responsable d’équipe 3550 francs. «Il y a de grandes différences de rémunérations avec celles pratiquées dans la fonction publique. Jusqu’à 2000 francs d’écart par mois pour les employés comptant une vingtaine d’années de service.»

La blanchisserie sélectionnée pour reprendre l’activité, note encore le syndicaliste, viendra avec ses effectifs.

Inquiétudes pour l’avenir

Reste que, si le SSP se montre satisfait de la solution trouvée, il s’inquiète de la concrétisation de la privatisation de la Buanderie de l’HFR. «Nous craignons que cette privatisation – après celle de la crèche de l’HFR – ne soit la porte d’entrée vers l’externalisation d’autres secteurs au sein de l’établissement: nettoyage, cuisine ou même certains services de soins.» Et de prévenir: «Le personnel de l’HFR, avec l’appui du SSP, se mobilisera avec énergie pour éviter de nouvelles privatisations, et maintenir un hôpital public qui réponde aux besoins de la population.»

Pour aller plus loin

Toujours pas de CCT dans le commerce de détail genevois

Après plusieurs mois de discussions, les associations patronales ont claqué la porte des négociations. Une attitude regrettable, soulignent les syndicats

Pas de cadeaux pour les salariés de la logistique

Action d'Unia au centre DPD de Bussingy

Entre le Black Friday et les fêtes de Noël, les travailleurs de la branche vivent la pire période de l’année. Ils sont de plus en plus nombreux à se mobiliser pour lutter contre les cadences inhumaines, les horaires à rallonge, le stress, comme dans le canton de Vaud où un manifeste de revendications est en cours d’élaboration

«Pas de visibilité sur le long terme»

Action devant une enseigne Cats & Dogs.

De nouvelles démissions pourraient bien avoir lieu au sein du personnel des Cats & Dogs toujours confronté à des rémunérations impayées ou parvenant avec beaucoup de retard (voir...

Migros: les salaires ne suivent pas l’inflation

Entrée de Migros.

Unia estime que le résultat des négociations salariales chez Migros est insuffisant et inégalitaire. Comme chez Coop, les bons cadeaux sont intégrés dans les hausses des rémunérations