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Nettoyeurs à bout de souffle

Les sept femmes de chambre et leur collègue masculin de l’Hôtel Sheraton à Zurich se sont mis en grève le 30 août pour dénoncer leurs conditions de travail.
© Unia

«Pas un abus de plus! Stop à l’humiliation! Non au racisme!». Les sept femmes de chambre et leur collègue masculin de l’Hôtel Sheraton à Zurich se sont mis en grève le 30 août pour dénoncer leurs conditions de travail. Cette journée d’action a permis d’ouvrir des négociations, toujours en cours, avec la direction.

A Zurich, des femmes et un valet de chambre demandent à l’Hôtel Sheraton de leur proposer des contrats fixes afin de mettre fin à la précarité de leur emploi

Le 30 août, depuis tôt le matin, sept femmes de chambre et leur collègue masculin de l’Hôtel Sheraton de Zurich se sont mis en grève, las du stress massif qu’ils subissent au quotidien. En cause, la charge de travail démesurée et les pressions exercées par leur employeur, une entreprise sous-traitant les tâches de nettoyage. «Une équipe de deux agents doit nettoyer jusqu’à 75 chambres par jour, informe Norma Giannetta, secrétaire syndicale en charge du dossier à Zurich. C’est mission impossible! Sans oublier les changements de planning à la dernière minute, le manque de matériel et la manipulation de produits toxiques sans que leur soient fournies des protections adéquates.» Le problème n’est pas nouveau, ajoute la syndicaliste. Depuis plus d’un an, les employés en question exigent des conditions de travail décentes. Mais au lieu de s’améliorer, la situation s’est dégradée. En témoignent les humiliations et les récents licenciements devenus monnaie courante.

Si la direction a reconnu lesdits problèmes lors d’une série de discussions et promis des améliorations, elles sont restées sans suite. «L’hôtel se décharge en disant que ce ne sont pas leurs employés!» Après plusieurs mois d’attente, les nettoyeurs sont passés à l’action en débrayant. «Le personnel a appris que l’Hôtel Sheraton avait rompu leur contrat avec l’entreprise de nettoyage pour laquelle il travaillent. Ils n’ont plus que deux mois devant eux, la situation est donc d’autant plus urgente.»

Leur revendication est claire: se voir proposer des contrats fixes par l’hôtel afin que l’établissement «assume enfin ses responsabilités» et gère les conditions de travail. «Il y a des postes ouverts, souligne Norma Giannetta. Pour les autres, nous demandons que la nouvelle entreprise reprenne le personnel.» Actuellement payés 18,80 francs de l’heure, les employés sont soumis aux fluctuations du volume de travail. «Ils doivent cumuler deux ou trois boulots pour s’en sortir. La conciliation entre vie privée et vie professionnelle est très difficile.»

Négociations en cours

A la suite de cette journée d’action, Unia et la direction du Sheraton ont entamé des négociations. «Le processus va être long car tout est supervisé par la chaîne à laquelle il appartient, à savoir Marriott.» Norma Giannetta reste toutefois déterminée. «Ces travailleurs sont dans une situation de grande précarité. Depuis la grève, ils subissent des pressions qui deviennent insoutenables, ils sont à bout. Il est vraiment urgent que les choses bougent et que leurs conditions de travail s’améliorent.»

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