Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Un «congé pat» accouché par voie basse

Le National a validé le contre-projet à l’initiative «pour un congé de paternité raisonnable»

Dans quelques années, la Suisse disposera enfin d’un congé de paternité. Le 11 septembre dernier, le Conseil national, après le Conseil des Etats, a approuvé l’introduction d’un tel congé comme contre-projet indirect à l’initiative populaire «pour un congé de paternité raisonnable» (de quatre semaines) portée par la faîtière syndicale Travail.Suisse. Rappelons qu’actuellement, le Code des obligations n’accorde qu’un seul jour aux pères lors d’une naissance et que la Suisse est le seul pays européen à ne pas bénéficier d’un congé de paternité ou parental. Elaboré par la Commission de la sécurité sociale de la Chambre haute, ce congé de paternité de deux semaines sera, à l’instar de l’assurance maternité, financé par le régime des allocations pour perte de gain. Et, comme son pendant maternel, le congé sera indemnisé à hauteur de 80% du salaire, avec une limitation à 196 francs par jour. Le coût est estimé à un peu plus de 200 millions de francs par an, supporté par une augmentation des cotisations sociales de 0,04 à 0,06%, à partager entre l’employeur et l’employé. Le congé sera à prendre dans les six mois suivant la naissance, soit en bloc, soit sous forme de journées isolées.

Prochaine étape: le vote final par le Parlement prévu ce vendredi 27 septembre et qui ne devrait être qu’une formalité. Du côté de l’initiative, si les initiants ne retirent pas leur texte, la votation aura lieu l’année prochaine. A l’horizon 2022, on devrait donc avoir un congé de paternité de deux semaines en cas de rejet de l’initative dans les urnes ou, si le peuple le veut, de quatre semaines.

Reste que, d’une durée de quatre semaines ou plus, le congé de paternité n’est pas la panacée pour les socialistes, les Verts et les Verts’libéraux, qui lui préfèrent le congé parental, mieux à même de contrer les discriminations à l’égard des femmes sur le marché du travail et de répartir les tâches au sein du couple. Le Parti socialiste suisse étudie d’ailleurs en ce moment la possibilité de lancer une initiative en faveur d’un congé de… 38 semaines, soit 14 semaines pour la mère et le père chacun, ainsi que 10 semaines à se répartir selon entente. Les délégués du parti décideront du sort du projet le 30 novembre prochain.

Pour aller plus loin

«65 ans, c’est toujours Non!»

Une femme, poing levé, brandit un portrait d'Alain Berset sur lequel on peut lire: "Toucher une rente annuelle à vie de 200000 francs, mais demander aux femmes de travailler une année de plus pour toucher leurs retraites."

Les femmes n’ont pas à travailler un an de plus. Elles l’ont dit une nouvelle fois haut et fort le 5 septembre lors de la venue du conseiller fédéral Alain Berset à Lausanne pour une conférence sur AVS 21. A quelques jours de la votation, la mobilisation prend de l’ampleur. La jeunesse est aussi au rendez-vous

«Travailler jusqu’à 70 ans, ça vous dit?»

Une femme porte plein de sacs. Son mari lui en tend un autre sur lequel on peut lire "Retraite à 65 ans". Il lui dit: Voilà, tu voulais l'égalité non?

Le Comité unitaire vaudois contre AVS 21, le collectif Grève féministe Vaud et Pôle Sud, le centre socio-culturel de l’Union syndicale vaudoise invitent les personnes intéressées à...

Vers un Non à AVS 21?

Un récent sondage révèle que le camp des partisans de la réforme AVS 21 s’éroderait petit à petit…

Taux d’intérêt minimal trop bas dans le 2e pilier

L’Union syndicale suisse demande au Conseil fédéral de fixer un taux supérieur à 1% pour 2023