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Des militants écologistes devant les juges

Empreintes de mains rouges sur une vitrine Credit Suisse.
© DR

Des mains rouges pour dénoncer les investissements fossiles de la place financière suisse.

Après une année d’actions pacifistes pour la survie de la planète, la lutte ne se passe plus seulement dans la rue ou les arènes politiques, mais aussi dans les tribunaux

Les procès risquent d’être nombreux en 2020 dans le sillage des manifestations pour le climat en Suisse romande. A commencer par celui fixé du 7 au 9 janvier prochain au Tribunal de Montbenon. Celui-ci fait suite à une parodie de partie de tennis de douze militants de Lausanne Action Climat dans les locaux de Credit Suisse le 22 novembre 2018 «pour dénoncer l'impact de la place financière suisse dans la destruction du monde». Les activistes demandaient ainsi à «Roger Federer de refuser d’associer son image à celle d’une banque dont “la politique d’investissement est particulièrement cynique”». Treize avocats, dont deux anciens bâtonniers, se sont mis au service des prévenus qui ont fait recours contre plus de 20000 francs d’amende. Une série de témoins renommés dont des climatologues, des banquiers, des économistes européens prêts à se déplacer ont été rejetés par le président du tribunal, à l’exception du prix Nobel de chimie et militant Jacques Dubochet. Le collectif de la Grève du climat Vaud dénonce, dans un communiqué, qu’entre 2016 et 2018, Credit Suisse a investi pour plus de 57 milliards de dollars dans les énergies fossiles, mais aussi dans l’armement de pays en guerre: «Ces placements financiers écocides et meurtriers doivent cesser maintenant. L’argent n’a pas de frontière, le climat non plus.»

Procès repoussés

Deux autres procès, individuels, mais qui ont eu lieu lors d’actions collectives de désobéissance civile sans déprédation aucune, devant cette même banque, ont été repoussés par les présidents de tribunal, respectivement de Genève et de Lausanne, à une date encore inconnue. Le 12 novembre, un membre du collectif Breakfree aurait dû comparaître à la suite d’une mobilisation en octobre 2018: des copies du rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et des mains rouges avaient décoré la façade de Credit Suisse à Genève. Le 2 décembre, un militant de la Grève du climat Vaud, Loris Socchi, était appelé au Tribunal de Montbenon à Lausanne à la suite de traces également de mains à la gouache rouge (bio et lavable!) laissées par des dizaines de personnes lors de la manifestation du vendredi 15 mars. A noter encore que ce même jour, une occupation des Retraites populaires avait conduit Zakaria Dridi, militant de la Grève du climat, devant le Tribunal des mineurs en juin. Début novembre, il a été condamné à 6 demi-journées de travaux d’intérêt général avec sursis et a annoncé faire recours. A noter que, dans ce cas, les Retraites populaires n’ont pas porté plainte. Mais la police oui, notamment pour «empêchement d’accomplir un acte officiel». Concrètement, les militants sont restés assis, alors que les forces de l’ordre demandaient l’évacuation des lieux.

Relevons encore que 117 activistes d’Extinction Rebellion ont reçu des ordonnances pénales du Ministère public à la suite de leurs blocages fin septembre de l’avenue de Rhodanie à Lausanne. Des jours-amendes auxquels s’opposent la majorité des activistes qui seront donc aussi entendus par la justice.

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