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Les avions de la discorde

Après les Gripen, le Conseil fédéral revient à la charge avec la volonté d’acquérir des avions de combat d’une valeur de 6 milliards de francs. Une alliance lance le référendum contre cet achat jugé «inutile»

«Non aux milliards pour des avions de combat!» Après l’approbation définitive par le Parlement de l’achat de nouveaux avions de combat lors de la session d’hiver 2019, une alliance composée du Parti socialiste suisse, des Verts et du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) a lancé début janvier un référendum contre cette acquisition. «Dépenser des milliards pour des avions de combat de luxe polluants et qui ne sont pas nécessaires pour maintenir le service de police aérienne à l’avenir est un gaspillage d’argent inacceptable», s’accordent à dire l’alliance et ses soutiens, dont font notamment partie Greenpeace et le Conseil suisse pour la paix.

Alors que la population avait rejeté l’aquisition des Gripen pour 3,1 milliards de francs en 2014, le Parlement a récemment approuvé l’acquisition de nouveaux avions pour un prix d’achat de 6 milliards de francs. D’après les référendaires, si l’on inclut dans le calcul les coûts d’entretien, de réparation et d’exploitation, ce sont 24 milliards de francs qui seraient dépensés pendant toute la durée d’utilisation de ces jets.

Achat démesuré

Si les opposants à ce projet reconnaissent que les capacités de la police du ciel du pays doivent être maintenues, ces modèles leur paraissent surdimensionnés. «Afin de garantir les services de police aérienne à l’avenir, des avions de chasse légers suffiront, estime Priska Seiler Graf, conseillère nationale, socialiste, dans un communiqué de presse. Cependant, ces alternatives moins coûteuses n’ont même pas été examinées par le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports.»

En matière de politique de sécurité, ces avions dits de luxe n’ont «aucun sens». «Le Conseil fédéral reconnaît qu’une guerre conventionnelle est hautement improbable et que les menaces sont principalement ailleurs: cyberguerre, désinformation de la population, terrorisme, missiles de croisière, argumente Fabien Fivaz, conseiller national, les Verts. Les avions de combat sont donc inutiles dans ce cadre-là et les moyens manqueront pour répondre aux véritables problèmes.»

Et Thomas Bruchez, secrétaire du GSsA, de critiquer aussi ce gaspillage d’argent: «Chaque franc d’impôts ne pouvant être dépensé qu’une seule fois, ces 24 milliards manqueront dans la lutte contre le changement climatique ou dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Le référendum est donc obligatoire.»

Environnement en danger

En effet, à l’heure où le changement climatique est incontestablement le plus grand défi auquel l’humanité est confrontée, l’achat d’avions de combat hautement nuisibles pour l’environnement pose un sérieux problème, souligne l’alliance. «Les avions de combat ne sont pas seulement plus chers mais aussi plus énergivores que les autres objets qui parcourent notre espace aérien. L’armée de l’air suisse est déjà responsable de l’émission de 120000 tonnes de CO2 par année.»

Plus en détail, en une seule heure de vol, un F/A-18 (modèle d’avion que possède actuellement la Suisse) consomme 4850 litres de kérosène en moyenne, soit le carburant nécessaire à une voiture normale pour faire... 2,5 fois le tour de la Terre!

Au moment où nous mettions sous presse, le référendum avait recueilli près de 10000 signatures sur les 50000 nécessaires.

Plus d’infos et formulaire pour les signatures sur: avionsdecombat-non.ch

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