Favorol Papaux: dépôt de bilan annoncé
Les 95 collaborateurs de la menuiserie de Treyvaux perdent leur emploi
Après le choc de l’annonce de leur licenciement collectif pour la fin du mois de février, les salariés de Favorol Papaux ont été informés, le 9 mars dernier, que leur entreprise allait déposer le bilan, faute de liquidités pour honorer ses factures. Les salaires de février ont néanmoins été payés. Mais le petit espoir d’un projet de sauvetage d’une partie de l’activité, défendu par les deux directeurs de l’entreprise, s’est évaporé dans la foulée.
L’entreprise de menuiserie, fondée dans le village de Treyvaux en Sarine il y a presque cent ans, était spécialisée dans la fabrication et la pose de fenêtres et de stores. Le secteur de vente et de pose des stores avait déjà cessé en décembre 2019. Depuis plusieurs années, la société connaissait des difficultés. Après deux phases de restructuration, le nombre de salariés était passé de 187 personnes en 2015, à 95 aujourd’hui.
Vendredi dernier, une assemblée du personnel s’est déroulée avec les syndicats pour discuter des questions pratiques liées à ce dépôt de bilan et à l’arrêt des activités. Selon Armand Jaquier, secrétaire régional d’Unia Fribourg, une partie des salariés reste pour l’heure à la disposition de l’entreprise en cas de besoin, et d’autres terminent certaines tâches. Le juge qui se prononcera sur la faillite doit rencontrer prochainement l’entreprise.
Mesures concrètes
«Nous espérons qu’il prendra rapidement une décision», indique le syndicaliste. Les travailleurs devront ensuite s’inscrire au chômage. En attendant, des mesures concrètes ont été prises, tant par la direction que par Unia, pour aider à la recherche d’un nouvel emploi pour les salariés, dont certains comptent de nombreuses années d’ancienneté. Certificats de travail, soutien à la rédaction de curriculum vitae ainsi que replacement des apprentis figurent parmi ces mesures portées par l’entreprise. «De notre côté, nous faisons des démarches actives pour faciliter le réengagement du personnel dans la branche», indique Armand Jaquier.
Quant aux travailleurs, comment vivent-ils cette situation? «Ils accusent le coup. Ils ont été extrêmement touchés. Il y a beaucoup d’incompréhension, mais je vois aussi une grande dignité», relève le syndicaliste, qui souligne les compétences et le travail de qualité réalisé au sein de cette entreprise. Pour lui, les choix stratégiques faits il y a quelques années, notamment celui de rester sur le site d’origine de l’usine en aménageant l’outil de production dans l’espace à disposition, ont rendu difficile la réalisation de nouveaux développements industriels, qui auraient aidé à faire face à la concurrence à l’œuvre sur ce marché.