Pour des mesures d’accompagnement renforcées
Une centaine de délégués actifs dans les professions de l’artisanat du bâtiment se sont réunis le 24 mai à Berne dans le cadre de l’assemblée de leur branche. Menuisiers, électriciens, plâtriers-peintres ou encore techniciens du bâtiment se sont montrés vivement préoccupés par les négociations bilatérales entre la Suisse et l’Union européenne. En effet, le mandat de négociation adopté par le Conseil fédéral prévoit des détériorations importantes de la protection des salaires en Suisse, alors que ces professions, soumises à une forte concurrence, sont déjà sous pression. «Au lieu de renforcer les mesures d’accompagnement, le Conseil fédéral veut gravement les affaiblir, notamment en supprimant une grande partie du système de cautions, dénonce Unia dans un communiqué de presse. Il ouvre la possibilité pour les employeurs de ne plus payer les nuitées et les repas au tarif suisse, mais à celui du pays de provenance. Il affaiblit l’interdiction d’offrir ses services en Suisse en cas de dumping constaté et raccourcit le délai d’annonce, rendant ainsi plus difficile le contrôle des entreprises susceptibles de ne pas respecter les règles. La voie choisie par le Conseil fédéral est incompréhensible et nuisible à tous les acteurs des arts et métiers en Suisse.»
Partant de ce constat, les délégués ont voté une résolution demandant le renforcement des mesures d’accompagnement avec des dispositifs de contrôle et de sanctions efficaces et dissuasives. Par ailleurs, celle-ci exige que la conclusion de conventions collectives de travail de force obligatoire soit facilitée pour s’adapter aux nouvelles réalités du monde du travail, dans l’intérêt des partenaires sociaux. Et, enfin, la résolution revendique de meilleurs salaires et une réduction du temps de travail, permettant ainsi de rendre les professions attractives et de faire face à la pénurie de personnel qui s’accroît. «On ne marchande pas la protection des salaires et les travailleurs, nous n’accepterons pas d’accord sur le dos des salariés!» prévient Unia. Le message est passé.