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Loi Covid-19: le Conseil fédéral peut mieux faire

Chaises empilées sur une terrasse fermée
© Olivier Vogelsang

Les restaurants de Suisse romande devraient rouvrir leurs portes le 10 décembre, exception faite des établissements valaisans qui devront patienter au moins jusqu’au 13. La branche, comme celle du tourisme ou encore de la culture, est lourdement frappée par la pandémie. Parmi d’autres mesures, les syndicats réclament que la Confédération compense la perte de salaire des employés en RHT aux bas revenus, quel que soit le secteur.

A la suite des nouvelles mesures de soutien annoncées en pleine deuxième vague de coronavirus, les faîtières syndicales saluent la démarche, mais demandent au gouvernement d’aller plus loin

Le 13 novembre se tenait une table ronde virtuelle réunissant le conseiller fédéral Guy Parmelin, les cantons et les organisations faîtières des partenaires sociaux pour faire le point sur la situation sanitaire. Quelques jours plus tard, le 18 novembre, le Conseil fédéral s’accordait sur de nouvelles mesures de soutien alors que la Suisse était frappée par la deuxième vague de la pandémie de coronavirus. Ces modifications ponctuelles de la Loi Covid-19 sont soumises au Parlement pour délibération urgente pendant la session d’hiver qui a débuté ce lundi 30 novembre.

Mesures fédérales

En détail, le gouvernement a, dans un premier temps, décidé de gonfler l’enveloppe de l’aide financière pour les cas de rigueur de 600000 francs. Au total, les secteurs les plus durement touchés par cette pandémie, tels que le tourisme, l’événementiel, le voyage ou les arts forains, se verront accorder un soutien d’un milliard de francs, pris en charge par la Confédération (à hauteur de deux tiers) et les Cantons (un tiers).

Autre nouveauté, les indemnités en cas de réduction de l’horaire de travail (RHT) seront étendues aux rapports de travail de durée déterminée «afin de préserver des emplois et d’éviter des licenciements dus à la pandémie», écrit le Conseil fédéral dans son communiqué de presse.

Enfin, le gouvernement a annoncé des mesures de soutien financier aux clubs sportifs professionnels et semi-professionnels, avec des contreparties. Il a par ailleurs été question de réactiver un nouveau programme de crédits afin de pouvoir réagir rapidement si la situation sur les marchés du crédit devait se détériorer.

Encourageant mais insuffisant

Les faîtières syndicales nationales saluent la bonne orientation prise par le Conseil fédéral, notamment concernant l’extension du chômage partiel et l’augmentation de la dotation du fonds pour les cas de rigueur. Mais elles insistent: d’autres mesures sont de toute urgence nécessaires pour garantir les revenus, et il est impératif d’aller plus loin. L’Union syndicale suisse (USS) pointe la situation inquiétante de nombreux travailleurs du pays. «Dans les branches en crise, comme l’hôtellerie d’affaires ou l’industrie des machines, il n’y a actuellement pratiquement aucune chance de retrouver un emploi.» Et de rappeler que les personnes aux revenus modestes qui touchent le chômage partiel, à savoir 80% de leur salaire, ont toujours plus de difficultés à boucler les fins de mois. «Très souvent, ils gagnent moins de 3000 francs par mois. Impossible d’en vivre!» constate l’USS. Et Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse, de s’indigner du refus du gouvernement d’indemniser ces personnes à 100%: «Pour la plupart des footballeurs professionnels, le gain maximal assuré dans la LACI est garanti, tandis que les salariés doivent renoncer à 20% de leur salaire et se retrouvent dans une situation de besoin existentiel.»

Revendications syndicales

Dans ce contexte, les revendications syndicales sont les suivantes: tout d’abord, l’indemnisation à 100% des salariés aux faibles revenus soumis au chômage partiel; l’USS insiste par ailleurs sur l’urgence de prolonger la durée de perception des indemnités journalières de chômage afin de «permettre à des milliers de chômeurs de ne pas se retrouver en fin de droit»; tout comme l’introduction rapide de la prestation transitoire destinée aux chômeurs âgés en fin de droit.

De son côté, Travail.Suisse craint que le milliard accordé pour les cas de rigueur ne soit guère suffisant à sauver les entreprises concernées par la faillite. «Le secteur de l’hôtellerie-restauration a également besoin d’être soutenu.» Son président exige en outre l’inclusion dans la Loi Covid-19 d’une obligation «d’élaborer et de mettre en œuvre des concepts de protection» pour toutes les entreprises et de «renforcer les contrôles»: des mesures de prévention qui pourraient aider à contenir la pandémie.

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