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Tuilerie de Bardonnex: ce n’est pas encore fini

Ouvrier de la tuilerie au travail.
© DR

Soutenus par les syndicats Unia et Syna, les ouvriers genevois se battent depuis l’été dernier pour sauver la tuilerie construite après-guerre, leurs emplois et le savoir-faire.

Le Canton de Genève a trouvé six millions pour poursuivre la production. Des négociations sont en cours

A Genève, la Tuilerie de Bardonnex n’a peut-être pas encore cuit sa dernière tuile. Son propriétaire, le groupe Gasser Ceramic, est en train de fermer l’usine pour concentrer la production sur ses sites des cantons de Vaud et de Berne. Soutenus par leurs syndicats, Unia et Syna, les treize ouvriers genevois se battent depuis l’été dernier pour sauver cette tuilerie construite après-guerre, leurs emplois et le savoir-faire. Ils ont obtenu le soutien du Conseil d’Etat qui a trouvé six millions de francs à mettre sur la table pour poursuivre la production durant deux ans au moins. Un tiers de la somme proviendrait des collectivités publiques, telle la Ville de Genève, intéressées à constituer des stocks de cette tuile plate et jaune souvent utilisée lors des rénovations pour habiller les toits des bâtiments et des monuments historiques. Et quatre millions sortiraient de la poche d’une grande fondation très active au bout du lac dans la culture et le social qui souhaite, comme à son habitude, rester discrète. Des négociations sont encore en cours entre l’Etat, Gasser Ceramic, le personnel, mais aussi Argramat, le propriétaire du gisement d’argile qui entendait récupérer le terrain pour mener d’autres activités. Les parties se sont engagées à ne pas communiquer durant les discussions, indique José Sebastiao, secrétaire syndical d’Unia Genève, qui s’est beaucoup activé pour sauvegarder la tuilerie et les postes de travail. On devrait en savoir plus d’ici une à deux semaines. Outre la menace de se fournir en tuiles à l’étranger, l’Etat a plusieurs cartes en main: déposée par Patrimoine Suisse, une demande de classement de la tuilerie et de ses machines est en cours d’instruction, elle devrait connaître un sort favorable, ce qui empêche la destruction du four; et, quelle que soit la nature des activités entreprises, Argramat a besoin du feu vert des autorités. Enfin, il faut savoir qu’une coopérative a été constituée à l’initiative d’Yves Peçon, architecte et retraité de l’Office du patrimoine et des sites, de l’ancien maire de Genève Rémy Pagani et du sociologue Alain Clémence. La reprise de la direction de la tuilerie par une coopérative ouvrière était l’une des alternatives imaginées par les salariés. Ceux-ci sont inscrits au chômage et attendent impatiemment de connaître l’issue des négociations.

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