Hausse des salaires minimums dans l’industrie des machines
En 2019, une compensation automatique du renchérissement sera appliquée dans la branche MEM. Une première
Pour la première fois, les salaires minimums dans l'industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux (industrie MEM) seront automatiquement adaptés au renchérissement. Après des négociations très difficiles, Unia avait imposé cette disposition dans la nouvelle Convention collective de travail (CCT) de la branche, entrée en vigueur le 1er juillet dernier. Les salaires minimums augmenteront de 1,2% à compter du 1er janvier 2019. En plus du renchérissement, les salaires de la région C définis par la CCT, soit l’Arc jurassien (Jura, Jura bernois, Neuchâtel, Nord vaudois) et le Tessin, sont augmentés de 30 francs par an.
En 2019, le salaire mensuel (versé treize fois) le plus bas dans l’Arc jurassien passera ainsi de 3300 à 3370 francs pour la main-d'œuvre non qualifiée et de 3600 à 3670 francs pour le personnel qualifié. A Fribourg, en Valais et dans le district d’Aigle (région B), les salaires minimums évolueront, respectivement, de 3600 à 3644 francs et de 3900 à 3944 francs, selon la qualification, et dans la région lémanique (région A) de 3850 à 3897 francs et de 4150 à 4197 francs. «Pour nous, les salaires inscrits dans la CCT sont toujours trop bas, mais, avec ce nouvel article sur le renchérissement automatique, les salaires minimums sont augmentés chaque année et une dynamique est lancée dans la bonne direction. Le renchérissement automatique était d'ailleurs inscrit dans plusieurs CCT jusque dans les années 1990, période où il a été supprimé à la demande du patronat. Avoir réussi à l'introduire dans la convention de l'industrie MEM est un signal pour le renouvellement des autres CCT», explique Manuel Wyss, responsable de la branche MEM à Unia. Avec cette compensation et le coup de pouce donné à la région la moins bien lotie, on peut évaluer que d’ici à quelques années l’industrie des machines ne connaîtra plus de salaires en-dessous de la barre symbolique des 4000 francs.
Négociations en cours pour les salaires réels
Relevons que ce renchérissement automatique ne s’applique qu’aux salaires minimums, les salaires effectifs font actuellement l’objet d’une négociation dans les quelque 530 entreprises assujetties à la CCT en Suisse et employant environ 100000 travailleurs. «Nous invitons les commissions du personnel à dire aux employeurs que la faîtière patronale Swissmem, en signant la CCT, a montré qu'il est important que les salariés ne subissent pas de baisse de pouvoir d'achat. A ce socle de compensation du renchérissement s'ajoutent d'autres revendications portant par exemple sur les primes maladie ou la productivité. Unia demande une augmentation générale des salaires de 2,5% pour tous les employés», indique encore Manuel Wyss.