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Péril en EMS

Résident d'un EMS à sa fenêtre.
© Thierry Porchet/photo d'illustration

Avec plus de 4000 décès liés au coronavirus, les maisons de retraite paient le plus lourd tribut à la pandémie.

Unia s’alarme de la situation dans les homes qui comptabilisent plus de 4000 décès liés au coronavirus. Le syndicat réclame une meilleure protection des salariés et des résidents ainsi qu’un soutien conséquent des autorités. Au cœur de ses revendications, un dépistage à large échelle et du personnel en suffisance

Avec plus de 4000 décès liés au coronavirus, les maisons de retraite paient le plus lourd tribut à la pandémie. La situation reste particulièrement critique en raison de l’émergence du nouveau variant anglais du Covid-19, nettement plus contagieux, exposant le personnel et les résidents à des risques accrus. Dans un récent communiqué de presse, Unia a alerté sur les dangers qui menacent les établissements médico-sociaux, et a appelé la Confédération et les cantons à prendre des mesures de protection plus efficaces. «Le personnel des EMS est fortement sous pression avec la charge de travail additionnelle dans les soins, en raison des maladies. Au front depuis des mois, les soignants sont épuisés, et physiquement et psychologiquement. Il faut urgemment engager des collaborateurs supplémentaires afin qu’il soit possible de s’occuper des résidents dignement et de les protéger», estime Enrico Borelli, coresponsable de la branche des soins d’Unia.

Tester régulièrement

Selon Unia, les politiques et les autorités sanitaires ont attendu trop longtemps avant de réagir et ont délégué la responsabilité aux institutions pour tenter de barrer la route au Covid-19, avec des «concepts de protection plus ou moins bons». Cela alors qu’aujourd’hui, les mutations du virus posent de nouveaux défis, et déjà alourdissent le décompte des disparus. «Dans certains homes au Tessin, le nouveau variant a déjà infecté la moitié des pensionnaires. Et la situation n’est guère meilleure en Suisse romande.» Dans ce contexte, le syndicat réclame des mesures urgentes, comme l’organisation de tests réguliers et exhaustifs pour tous les résidents et le personnel soignant. «C’est une question de vie ou de mort! Les personnes positives, résidents ou employés, devront impérativement et systématiquement être isolées. Il faudra prévoir du personnel pour remplacer les soignants infectés afin d’éviter d’aggraver encore la problématique du manque d’effectifs», poursuit le syndicaliste, dénonçant le fait que trop d’employés, bien que testés positifs au virus, doivent quand même travailler. «Totalement irresponsable!» s’indigne-t-il. Pour effectuer ce dépistage sur tout le territoire comme pour assurer la qualité des soins, Unia demande le recrutement de collaborateurs additionnels. Le Conseil fédéral et les cantons sont appelés à soutenir les homes de manière conséquente. Unia estime qu’ils doivent, d’une part, prendre en charge le coût des tests et, de l’autre, mettre à disposition les ressources humaines nécessaires supplémentaires. En faisant appel aussi, au besoin, à la protection civile, au service civil, voire même aux militaires. A noter que la question des tests systématiques, comme demandée, est actuellement discutée par les autorités, le Conseil fédéral ayant mis un projet d’ordonnance en consultation.

Eviter restructurations et licenciements

Outre le volet humain, Unia s’inquiète aussi des conséquences économiques de la pandémie. «Dans certains EMS, en raison de la forte mortalité liée au Covid-19, le taux d’occupation a diminué. Et le nombre d’admissions a baissé», note Enrico Borelli, précisant que le financement des homes et la clef de répartition des postes dépendent du nombre de résidents. Dans ce contexte, Unia craint que les coûts additionnels générés par la crise sanitaire et les pertes soient répercutés sur le personnel et que des emplois soient supprimés. «Il faut absolument éviter les restructurations et les licenciements. Le Covid passé, il faudra toujours ce personnel.» Le syndicat insiste donc pour que les autorités fédérales et cantonales soutiennent financièrement, si nécessaire, les maisons de retraite. Il souligne encore que le renforcement des effectifs, même la pandémie terminée, sera bienvenu afin de garantir des soins dignes et de qualité.

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«Dans le domaine hospitalier et dans les soins de longue durée, les cantons vont se désinvestir et reporter les charges sur les caisses maladie. Ainsi, au lieu de favoriser le développement d’un système de santé efficient et de qualité, nous allons au contraire accélérer l’explosion des coûts pour les payeurs de primes, tout en mettant en danger la couverture de base en matière de soins», souligne Véronique Polito, vice-présidente d’Unia, inquiète face à ce report de charge.

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