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100 destins de femmes à Lausanne

Couverture du livre.

Un livre rend hommage à des aventurières, des politiciennes, des artistes, des scientifiques ou encore des militantes qui ont marqué l’histoire lausannoise de leur présence

couverture du livre.Cent femmes qui ont fait Lausanne retrace le parcours d’aventurières, de politiciennes, d’artistes, de scientifiques, de militantes, de sportives qui ont marqué de leur empreinte la région et au-delà. Certaines sont nées et ont grandi dans la capitale vaudoise, d’autres sont venues y trouver refuge. Ce livre, publié en mars, rend hommage à ces natives et à ces immigrées, toutes décédées, dont les œuvres sont souvent restées méconnues et qui ont dû faire face à de nombreuses discriminations. L’ouvrage a été dirigé par la déléguée à l’égalité et à la diversité de la Ville de Lausanne, Joëlle Moret, illustré par Hélène Becquelin, rédigé par Isabelle Falconnier et documenté par les historiennes Corinne Dallera et Ariane Devanthéry, avec le soutien d’un comité d’expertes.

Les archives permettent de remonter à la «sorcière» Jaquette de Clause dont le procès se déroule en 1469. Elle sera condamnée à «la torture jusqu’à ce que la vérité sorte de sa bouche». Mais l’histoire ne nous dit pas si elle a connu le bûcher comme tant d’autres femmes marginalisées et criminalisées. Au 18e siècle, on retrouve nombre de bourgeoises qui organisaient des salons. Isabelle de Montolieu Polier de Crousaz est l’une d’elles. Elle écrira de surcroît des bestsellers et traduira de nombreux livres. Dans les femmes dont les noms résonnent peut-être davantage, citons Aloïse Corbaz, exposée au musée de l’Art brut, la peintre Alice Bailly, la cinéaste Jacqueline Veuve et Lucienne Schnegg, la dame du cinéma Capitole. Il y a aussi l’accordéoniste Denise Letourneur dont la vie sera racontée par Anne Cuneo, l’orpheline italienne, également présente dans l’ouvrage. La Jurassienne Edith Burger a aussi sa place dans ce livre, et bientôt sa rue à Lausanne, en tant que partenaire scénique du Vaudois Jean Villard-Gilles. Un duo devenu fameux en Suisse et en France pendant la Seconde Guerre mondiale.

Les premières femmes à…

La publication recense également de nombreuses pionnières: la première reporter femme à Radio Lausanne, Marie-Claude Leburgue qui donnera la parole aux mouvements féministes dès 1963; la première pasteure, Lydia von Auw, en 1935; la première alpiniste au sommet du Mont-Blanc en 1838, Henriette d’Angeville; la première Vaudoise à obtenir son diplôme de médecine à l’Université de Lausanne en 1901, Marie Feyler; la première professeure de l’EPFL en 1968, Erna Hamburger; ou encore la première municipale en 1981, Françoise Champoud de Montmollin. Autant de jalons dans le temps qui démontrent, une fois de plus, la lutte constante des femmes pour atteindre l’égalité des chances. Antoinette Quinche, l’avocate des femmes, est l’une de ces militantes infatigables dont l’ouvrage résume la vie.

Ce livre fait ainsi écho aux débats actuels sur la place des femmes dans notre société. La Municipalité espère qu’à l’avenir, certains noms de cette publication se retrouvent sur une plaque de rue ou de place. Quant aux historiennes, elles rendent hommage, dans leur postface, à toutes les anonymes, les employées domestiques, les ouvrières, les paysannes qui ont œuvré dans l’ombre. Et continuent de le faire.

100 femmes qui ont fait Lausanne. Dans les pas des pionnières, ouvrage collectif, Editions Antipodes, 2021.

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