Beaucoup moins d’antennes que prévu
Un rapport du Conseil fédéral, intitulé «Pour un réseau de téléphonie mobile respectueux du développement durable», estime qu’il y aura quatre fois moins d’antennes 5G que prévu. Soit 7500 au lieu de 26500 «grâce à de récentes modifications des bases légales». «Les coûts s’en trouvent nettement réduits: 3,2 milliards de francs au lieu de 7,7 milliards». A la suite de cette annonce publiée le 13 avril, Chantal Blanc, fer de lance de l’association fribourgeoise Stop5G Glâne, voit cette réduction d’un bon œil, mais s’interroge sur ce revirement. «Est-ce une stratégie de la part des opérateurs pour faire passer les facteurs de correction, qui permettent d’émettre momentanément jusqu’à dix fois plus que prévu? De plus, la manière d’appliquer ces facteurs de correction aux antennes contrevient à la jurisprudence du Tribunal fédéral et à l’avis des autorités qui traitent de la protection contre le rayonnement non ionisant, Cercl’Air.» Si elle regrette que le nombre d’antennes supplémentaires déjà construites ou à construire exposera la population à leurs rayonnements, elle se réjouit que le rapport prévoit un suivi sanitaire. «C’est une excellente chose! D’autant plus que c’est l’Institut de médecine de famille de Fribourg qui met en place ce suivi sur la base d’un rapport établi par les Médecins en faveur de l’environnement. Reste qu’un monitoring accompagne ce suivi sanitaire. Et, de ce côté-là, on s’attend malheureusement à des propos un peu trop rassurants, puisque ce seront des moyennes d’exposition qui seront données et que les pics provoquant les effets non thermiques sur la santé seront gommés. Il est de plus très parlant que la mesure du rayonnement auquel seront exposés les élèves dans les nouvelles classes numériques ne soit pas prévue.» Et Chantal Blanc de rêver: «Si seulement le déploiement des mesures de protection de la population était aussi rapide que le déploiement de nouvelles technologies servant essentiellement aux loisirs...»