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Novartis: 1400 emplois sacrifiés

Bâtiment Novartis en arrière plan. Un feu rouge au premier plan.
© Keystone/Georgios Kefalas

Le plan de restructuration du géant de la pharmaceutique bâlois touchera 10% des effectifs. Tous les sites du pays et domaines d’activités sont concernés. Choqué, Unia demande une véritable consultation des employés débutant après la pause estivale

L’annonce est tombée fin juin. Ces trois prochaines années, Novartis entend biffer 8000 emplois dans le monde, sur un total de 108000 postes. En Suisse, sur les 11600 employés recensés, 1400 seront concernés. Cette vaste restructuration touchera les six sites du pays et tous les domaines d’activités, de la production à la communication en passant par les finances. Un certain nombre de postes seraient délocalisés à l’étranger. L’objectif: économiser au moins un milliard de dollars par an dès 2024, en affinant et en rapprochant certains secteurs, et changer de stratégie pour conquérir le marché américain. Pour rappel, la multinationale basée à Bâle a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 51 milliards de dollars en 2021 et un bénéfice de 14 milliards...

Bien que Novartis ait averti en avril qu’elle procéderait à un remaniement, son ampleur scandalise Unia. «Nous sommes choqués du nombre de personnes concernées par cette restructuration: on parle de plus de 10% du personnel», s’indigne Yves Defferrard, responsable de l’industrie chez Unia et membre du comité directeur. Le syndicat est aussi fâché de la méthode employée. «Cette habitude que les multinationales ont prise d’annoncer des licenciements collectifs juste avant les vacances d’été est irrespectueuse et inacceptable: c’est très mauvais pour le moral des employés et de leur famille, sans oublier évidemment que les congés empêchent les travailleurs de s’organiser correctement.»

Coordination avec les syndicats européens

Partant, la demande d’Unia est claire. «Nous exigeons une véritable consultation des employés, pas seulement avec les managers, afin qu’une réflexion soit menée et que des propositions alternatives aux suppressions de postes soient envisagées», insiste le syndicaliste. Ce dernier demande par ailleurs que cette consultation ne démarre qu’à la fin d’août, une fois que tous les salariés seront rentrés de vacances. Un courrier signé par l’ensemble des syndicats représentatifs sera envoyé à Novartis dans ce sens. «Nous allons également demander une rencontre avec la direction», ajoute Yves Defferrard.

Les différents syndicats suisses semblent vouloir adopter la même stratégie et tirer à la même corde. Unia a désiré aller plus loin, la restructuration dépassant les frontières helvétiques. «J’ai obtenu d’Industriall Europe qu’on ouvre une coordination avec tous les syndicats européens, informe le responsable syndical. Des contacts ont aussi été pris avec le comité d’entreprise européen et les experts mandatés pour la restructuration. Nous travaillons sur les premières analyses économiques que nous avons pu obtenir. Novartis peut s’en assurer, nous allons les suivre de très près.»

Quant aux employés, ils seront consultés formellement par les syndicats dans les semaines à venir. «Nous les appelons d’ores et déjà, dans les différentes régions, à s’organiser et à se mobiliser!»

Rebelote, dix ans plus tard

Yves Defferrard ne sait que trop bien ce qui l’attend. C’est lui qui avait géré le conflit sur le site de production de Novartis à Prangins, dans le canton de Vaud. Après une mobilisation massive des travailleurs, un mouvement de grève et un travail ardu mené par les salariés pour proposer des alternatives à la fermeture, le géant de la pharma avait fini par renoncer à fermer le centre en 2012. Novartis avait même investi et embauché de nouveaux collaborateurs pour développer l’entreprise. Finalement, le site a été racheté par le groupe britannique GSK en 2015.

Mobilisation de 2012.
Sera-t-il possible d’atténuer les conséquences de la restructuration de Novartis? La forte mobilisation en faveur du maintien du site vaudois de Prangins en 2012 avait permis d’éviter sa fermeture. L’entreprise a depuis été rachetée par GSK. © Neil Labrador/archives

 

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