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Neuchâtel: une assurance solidaire pour les soins dentaires

Des brosses à dents.
© Pierre Noverraz/archives

En cas de succès devant le peuple, l’initiative neuchâteloise permettrait de prendre en charge les frais de base ainsi que les coûts de mesures de prévention.

Unia soutient l’initiative cantonale soumise au peuple le 25 septembre

Le 25 septembre, les citoyens neuchâtelois sont appelés à se prononcer sur l’initiative instituant une assurance cantonale des soins dentaires. Outre la prise en charge des frais de base du dentiste, cette assurance obligatoire s’acquitterait des coûts des mesures de prévention, notamment des contrôles et des séances chez l’hygiéniste. Le financement serait assuré par un prélèvement paritaire sur les salaires et une contribution des collectivités publiques. Unia Neuchâtel soutient cette initiative de la gauche.

«Comme syndicat, nous nous battons au quotidien pour l’amélioration de la santé des travailleurs et nous faisons le constat que l’absence de remboursement des soins dentaires est un immense manque de l’assurance maladie. Nous rencontrons en effet régulièrement des travailleurs qui n’ont pas les moyens de se payer le dentiste. La précarité incite souvent à négliger les dépistages, ce qui provoque des problèmes ultérieurs. Et on connaît le lien entre l’hygiène dentaire et certaines maladies», explique Silvia Locatelli, secrétaire régionale d’Unia Neuchâtel.

Les factures de dentiste sont remboursées dans la plupart des pays européens, mais pas en Suisse et on sait comme elles peuvent peser dans le budget d’un ménage. Selon l’Office fédéral de la statistique, en 2019, 2,9% de la population a dû renoncer à des soins dentaires, pourtant nécessaires, faute de moyens financiers. Le chiffre monte à 7,1% pour ce qui concerne la classe gagnant moins de 70% du revenu médian.

«Avec son contre-projet et sa taxe sur le sucre, dont la majorité du Grand Conseil n’avait pas voulu, le Conseil d’Etat a reconnu qu’il existe un véritable problème, poursuit la syndicaliste. Nous avons aujourd’hui la possibilité de pallier cette carence de la LAMal au niveau cantonal. L’initiative qui nous est proposée a l’avantage d’être calquée sur le modèle de l’AVS et d’être entièrement solidaire. On parle d’une contribution paritaire employeurs-employés de l’ordre de 1%, soit 0,5% chacun. Lorsque la droite prétend que cela va coûter 110 millions, qu’il y aura des impôts supplémentaires et des fonctionnaires à engager, c’est juste mensonger. Pour un salaire de 6000 francs, la cotisation se monterait à 30 francs par mois, un montant inférieur à la prime d’une assurance dentaire privée.»

En 2018 et 2019, des initiatives semblables avaient été refusées de peu dans les cantons de Vaud et de Genève. Comme pour le salaire minimum cantonal, Neuchâtel pourrait ouvrir la voie le 25 septembre.

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