Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Baisse du pouvoir d’achat pour le personnel de Fenaco...

Les négociations salariales avec la société coopérative agricole Fenaco ont échoué, rapportent les syndicats Unia et Syna

Au terme de deux tours de négociations de plusieurs heures, Unia et Syna ne sont pas parvenus à un accord avec Fenaco. «C’est effarant de voir avec quelle indifférence Fenaco veut faire porter le poids de la crise aux salariés. L’entreprise ne s’est pas montrée disposée à compenser le renchérissement et la hausse des primes maladie», critique Johannes Supe, responsable de la branche alimentaire d’Unia. Les syndicats revendiquaient une augmentation de 5% de tous les salaires pour faire face à l’inflation et à l’explosion des primes maladie, ainsi qu’un versement unique de 1500 francs. «Ce bonus a été réclamé pour récompenser l’immense travail réalisé ces dernières années de crise par le personnel. Une manière de lui témoigner du respect», ajoute le syndicaliste. Des revendications qui ont été balayées par Fenaco. La société coopérative agricole s’est positionnée en faveur d’un versement unique de 750 francs pour faire face au renchérissement du coût de la vie et une hausse de la masse salariale de 1,75%. Deux propositions jugées inadmissibles par les syndicats. «La prime ne peut pas compenser l’inflation, cela n’a rien à voir. La société elle-même a admis que les prix resteront élevés ces prochains temps et qu’un versement unique ne permettra pas d’atténuer les charges à long terme», commente Johannes Supe. Quant à la hausse des rémunérations envisagée, elle est jugée clairement insuffisante, avec, pour conséquence, un pouvoir d’achat nettement plus faible pour les employés l’an prochain. «La société coopérative n’a même pas contesté le fait que son offre signifie des pertes pour le personnel, des baisses de salaire.» En plus, ajoute le syndicaliste, la majoration des rémunérations s’effectuera au mérite et servira aussi à des adaptations structurelles des salaires minimums et de référence. Rehaussement auquel aurait dû déjà procéder Fenaco, ce point figurant dans les négociations de l’an dernier. «Fenaco souligne volontiers le soi-disant partenariat social. La réalité semble différente: l’entreprise veut dicter sa volonté et ensuite requérir l’approbation des syndicats.» Sans succès. Unia et Syna n’acceptent pas ces résultats. Et ont proposé de nouveaux pourparlers, toutefois refusés par la société. «Nous allons désormais parler avec les travailleurs et les organiser afin de pouvoir, à l’avenir, construire un rapport de force.»

Quelque 11000 personnes travaillent pour la coopérative agricole. En 2021, Fenaco, indiquent les syndicats, a atteint un résultat record, disposant à ce jour de réserves d’environ deux milliards de francs et donc «de la marge de manœuvre nécessaire pour son développement», comme elle l’affirme dans son rapport de gestion. Une assise financière dont ne profitera guère le personnel...

Pour aller plus loin

Un tableau paysan loin d’être bucolique

Exploitation agricole avec deux vaches et un drapeau suisse.

La Plateforme pour une agriculture socialement durable publie un livre sur les conditions de travail indignes de la main-d’œuvre agricole en Suisse

«Il nous faut relocaliser nos productions»

Des plantons prospèrent à la Ferme de la Lizerne à Dizy, près de Cossonay.

La Journée internationale des luttes paysannes a été l’occasion pour Uniterre de pointer du doigt les leçons à tirer de la crise actuelle

Une plateforme pour créer du lien

Isabelle Gabioud et des bénévoles au travail.

Le 17 avril, la jeune alliance Agriculture du futur a permis à une soixantaine de bénévoles de travailler chez des paysans en Suisse romande

Un ancien d’Unia à l’origine de la réouverture des marchés

Stand du marché à La Chaux-de-Fonds.

Un collectif citoyen, animé par Claude Bezençon, a convaincu la Ville de La Chaux-de-Fonds, suivie depuis par d’autres municipalités