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Des principes communs pour l'initiative sur les soins infirmiers

Pancarte "Blouses blanches colère noire" lors d'une manifestation.
© Thierry Porchet

En novembre dernier, le personnel de la santé s’était mobilisé à Berne pour exiger la mise en œuvre rapide de l’initiative sur les soins. La déclaration commune rendue publique le 8 juin dernier est un pas en avant dans ce sens.

Cantons, employeurs et syndicats s’entendent pour réclamer la réalisation rapide de l'offensive sur la formation et l’amélioration des conditions de travail dans la santé

Cantons, employeurs et représentants du personnel ont trouvé un consensus pour la mise en œuvre de l'initiative «pour des soins infirmiers forts», acceptée en votation populaire en novembre 2021. Dans une déclaration commune rendue publique le 8 juin, la Conférence des directeurs cantonaux de la santé, les associations d’employeurs et les syndicats, à l’instar d’Unia, demandent la réalisation rapide de l'offensive sur la formation par les cantons. Ces mesures en matière de formation doivent déployer leurs effets dès l'entrée en vigueur de la nouvelle loi prévue pour le 1er juillet 2024, réclament les partenaires de la santé. L'augmentation du nombre de diplômés ne suffira toutefois pas à elle seule à répondre à la pénurie de personnel qualifié dans le domaine de la santé mise en lumière lors de la pandémie de coronavirus, estime la déclaration d’intention. C’est pourquoi les signataires proposent une amélioration des conditions de travail pour retenir le personnel. Le texte évoque des dotations en personnel adaptées, une culture de gestion et de direction valorisante, l'amélioration des horaires de service et l’extension des structures d’accueil extrafamilial. Quant aux salaires, ils se doivent d’être «conformes aux exigences». Sont également indiqués une compensation du renchérissement et des indemnités. La déclaration mentionne aussi les mesures favorisant la reconversion professionnelle et le recrutement de personnes ayant quitté la profession. Elle propose également d'examiner dans quelle mesure du personnel peut être recruté à l'étranger, «tout en s'assurant que le processus se déroule selon une approche éthique et responsable». Enfin, le texte souligne que, depuis plusieurs années, les tarifs et le financement des soins ne couvrent plus les coûts dans nombre de domaines de prestations hospitalières et ambulatoires. Ils doivent dès lors être revus de telle sorte qu’ils couvrent les frais des établissements «offrant de bonnes conditions de travail».

Le Valais prend l’initiative

Le Canton du Valais entend ne pas perdre de temps. Des mesures pour améliorer les conditions de travail du personnel soignant sont mises en place progressivement dès cette année. Pour ce faire, le Département de la santé, dirigé par le socialiste Mathias Reynard, dispose d’une enveloppe de 7 millions de francs en 2023 qui servira à l’augmentation des salaires (jusqu’à 2000 francs par an) et des indemnités de nuit, week-ends et jours fériés. En 2024, 8 millions s’y ajouteront afin d’étoffer la dotation de personnel à l’Hôpital du Valais et de mettre en place une convention collective. En 2025, ce sont 5 millions de plus qui seront disponibles afin d’engager encore du personnel à l’Hôpital. Les effectifs supplémentaires devraient alors se monter à un total de 60 équivalents pleins-temps et permettre d’atteindre le seuil d'une personne soignante pour cinq patients.

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«Dans le domaine hospitalier et dans les soins de longue durée, les cantons vont se désinvestir et reporter les charges sur les caisses maladie. Ainsi, au lieu de favoriser le développement d’un système de santé efficient et de qualité, nous allons au contraire accélérer l’explosion des coûts pour les payeurs de primes, tout en mettant en danger la couverture de base en matière de soins», souligne Véronique Polito, vice-présidente d’Unia, inquiète face à ce report de charge.

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