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Une agence d’intérim condamnée pour licenciement abusif

Value Job Construction SA avait congédié un travailleur en novembre pour le réengager début janvier afin d’éviter de payer son salaire durant la fermeture des chantiers de fin d’année

A Genève, l’entreprise Value Job Construction SA a été condamnée par le Tribunal des prud’hommes pour licenciement abusif. Cette agence de travail temporaire avait engagé en mai 2021 un chauffeur-machiniste pour le compte d’une entreprise de construction, puis avait résilié son contrat en fin d’année avant de lui faire signer un nouvel engagement début janvier, toujours au service de la même société. Cette manœuvre avait ainsi permis à l’agence d’éviter de payer le salaire durant la fermeture des chantiers de fin d’année.

Soutenu par Unia Genève, le travailleur a contesté le licenciement devant les Prud’hommes, qui lui ont donné raison, jugeant la pratique «pour le moins discutable» et «manifestement contraire au principe de la bonne foi». Value Job Construction a été condamnée à payer au travailleur une indemnité de 1000 francs pour licenciement abusif et un mois de salaire correspondant au délai de congé applicable selon la Convention collective de travail de la location de services. «Le tribunal nous a suivis sur tous les points, se félicite Irina Dinbergs, responsable du service juridique d’Unia Genève. Il s’agit d’un arrêt important dans la mesure où la pratique est largement répandue.» La juriste prévient que le syndicat gardera un œil sur Value Job Construction pour s’assurer que ces méthodes ne perdurent pas. La secrétaire de la société de placement a en effet avoué au tribunal que le licenciement des collaborateurs en fin d’année relevait de la «procédure normale» dans son entreprise. «Les agences intérimaires ont pris l’habitude de licencier à l’automne et en fin d’année, au moment où les entreprises ont moins besoin de travailleurs temporaires en raison du mauvais temps, pour les réengager au mois de mars. Certains travailleurs ont le droit au chômage, mais d’autres pas», souligne José Sebastiao, secrétaire syndical d’Unia Genève. Fort de ce jugement, le syndicat entend mettre un terme à cet usage dans le secteur: «Les travailleurs ne sont pas des kleenex, les entreprises temporaires doivent assumer leurs responsabilités.»

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