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Dix ans sans augmentation? Ça suffit!

La délégation des travailleurs et les syndicats Unia et Sit ont déposé une pizza symbolique auprès de la faîtière patronale genevoise du second œuvre.
© Olivier Vogelsang

La délégation des travailleurs et les syndicats Unia et Sit ont déposé une pizza symbolique auprès de la faîtière patronale genevoise du second œuvre.

Le second œuvre genevois s’est fait l’écho des revendications des travailleurs romands de la branche pour une augmentation salariale après une décennie de stagnation. Plâtriers-peintres, charpentiers, menuisiers, carreleurs, vitriers et les autres professionnels de la branche exigent que leur travail soit payé à sa juste valeur.

«Quelle part le patronat est-il prêt à octroyer aux travailleuses et aux travailleurs des métiers du second œuvre pour 2024?» C’est avec cette question qu’une délégation de travailleurs, accompagnés de leurs représentants syndicaux, s’est rendue le 6 septembre devant le siège du Groupement genevois d’entreprises du bâtiment (GGE - association patronale représentant notamment des dizaines d’entreprises du second œuvre à Genève). Symboliquement, la délégation a remis un carton contenant l’image d’une pizza découpée en douze tranches représentant les années 2013 à 2024: onze avec un zéro et la dernière avec un point d’interrogation. «Nous demandons au GGE de nous renvoyer la boîte avec sa proposition de revalorisation salariale. Combien méritent leurs travailleurs, selon lui? C’est inadmissible que les patrons n’arrivent pas à se mettre d’accord et à donner un chiffre. Ce n’est pas une attitude digne de partenaires sociaux», s’insurge José Sebastiao, secrétaire syndical d’Unia Genève, précisant que les timbres postaux ont été fournis avec le carton.

Un affront inacceptable

«Un nouveau refus de valorisation substantielle des salaires constituerait pour l’ensemble des professionnels du secteur un affront inacceptable», protestent Unia et le Sit dans un communiqué commun. Dans une lettre à l’attention de Kira Graf Hoxha, présidente du GGE, les syndicats soulignent le ras-le-bol des travailleurs face au manque de respect de leurs employeurs.

Contacté par Le Courrier, le GGE a répondu au journal que «la demande des syndicats va être étudiée, bien que nous ne puissions pas non plus avancer de chiffre à ce stade» et que «l’inflation touche également les entreprises, dont les charges en électricité ou en matériaux ont elles aussi augmenté par exemple».

Notons que si, en 2023, une hausse exceptionnelle de 1,5% a été octroyée aux travailleurs, ce taux n’a de loin pas couvert l’inflation. «C’est des cacahuètes! Depuis 2013, les travailleurs perdent du pouvoir d’achat, avec les augmentations des primes d’assurance maladie, des loyers, de l’énergie, de la nourriture, dénonce Jose Sebastiao. Il est temps que la population sache que ceux qui viennent rénover leurs maisons n’ont pas eu de valorisation de salaires durant dix années!» Les travailleurs genevois se font ainsi l’écho des revendications romandes. Pour mémoire, le 1er mai dernier, des plâtriers-peintres, des charpentiers, des menuisiers, des carreleurs, des vitriers, entre autres professionnels du second œuvre avaient manifesté massivement à Lausanne. Ils avaient alors dénoncé des conditions de travail délétères et la stagnation des salaires, avec pour conséquences un manque de main-d’œuvre qualifiée et une surcharge de travail pour les professionnels. Et ce alors qu’ils représentent les piliers de la transition énergétique.

La Convention collective de travail du second œuvre romand (CCT-SOR) en cours de renouvellement touche environ 25000 salariés des métiers du bois et de la peinture. A Genève, ils sont 6000, dont un millier de temporaires. «Le coût de la vie y est plus élevé qu’ailleurs, donc il faut discuter d’un panier repas plus élevé. Nous souhaitons aussi revaloriser le salaire des apprentis», précise José Sebastiao. Et de lâcher: «Si le patronat ne change pas d’attitude, il n’échappera pas à un conflit social.»

Pour l’heure, les travailleurs et les travailleuses sont appelés à se rendre à la manifestation syndicale du 16 septembre à Berne.

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