Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Mobilisation contre le retour de l’austérité

Des membres des syndicats de trente pays ont rejoint Bruxelles pour participer à la manifestation contre l’austérité.
© CES

Des membres des syndicats de trente pays ont rejoint Bruxelles pour participer à la manifestation contre l’austérité.

Quelque 15000 personnes provenant de toute l’Europe se sont rendues à Bruxelles pour protester contre la mise en œuvre de programmes d’austérité

Ce 12 décembre, quelque 15000 travailleuses et travailleurs provenant de toute l’Europe ont marché sur les institutions européennes à Bruxelles pour protester contre des plans prévoyant, dès l’an prochain, la mise en œuvre d’un programme d’austérité. Les manifestants répondaient à l’appel lancé par la Confédération européenne des syndicats (CES). «Ce dont il s’agit ici, c’est de l’avenir même de l’Union européenne. Ce qui est en passe de se décider, c’est s’il y aura suffisamment d’investissements pour nos emplois et la transition écologique. Ce qui est en passe de se décider, c’est s’il y aura suffisamment d’hôpitaux, d’écoles et de logement», a déclaré Esther Lynch, secrétaire générale de la CES, citée dans un communiqué de presse de l’organisation faîtière. Cette dernière, sur la base du projet actuel, a dressé la liste des Etats qui seraient contraints de procéder à des économies. Et a évalué le nombre de postes qui pourraient être financés avec ces montants dans les domaines des soins et de l’éducation. Selon cette source, 14 pays membres de l’Union européenne devraient réduire annuellement leur budget de plusieurs milliards de francs à plusieurs millions de francs pour un total, rien qu’en 2024, de 45 milliards de francs. La Belgique serait la plus touchée avec la nécessité de diminuer son budget de 2,7 milliards de francs. Cette somme permettrait, à titre d’exemple, de financer 37888 postes d’infirmiers et 82500 enseignants. La CES précise que de nouvelles règles seront introduites en janvier prochain, mais qu’elles n’ont pas encore fait l’objet d’accord.

Refus de limites arbitraires

La proposition actuelle prévoit que les Etats membres affichant un déficit de plus de 3% du PIB devront chaque année réduire leur déficit budgétaire de minimum 0,5% du PIB. Outre les menaces sur l’emploi, les rémunérations et la surcharge des services publics, la CES estime qu’une telle contrainte ne permettrait pas aux pays de supporter les investissements nécessaires pour atteindre les propres objectifs sociaux et climatiques de l’UE. Elle s’inquiète aussi des coûts politiques d’un tel programme qui profiterait surtout à l’extrême droite, selon une récente étude qu’elle cite. Dans ce contexte, elle revendique «des règles de gouvernance économique qui placent le bien-être des gens et de la planète au-dessus de limites arbitraires». Et plaide au moins pour une «règle d’or» qui exclut d’économies potentielles les investissements dans le social, le climat et pour une transition juste. La CES défend une nouvelle prolongation d’un an de la clause dérogatoire générale du pacte de stabilité et de croissance, «afin d’accorder suffisamment de temps pour aboutir à une réforme soutenable des règles de gouvernance économique». Cette clause avait été activée afin de faire face aux retombées financières de la pandémie. Les syndicats ont aussi saisi cette occasion pour faire valoir leur manifeste en vue des élections de 2024 au Parlement européen. Ils demandent aux futurs élus de conclure «un accord équitable» avec la classe laborieuse. Et les invitent à approuver douze engagements qui englobent des meilleurs revenus et emplois, la fin des jobs précaires, la promotion du dialogue avec les syndicats, en passant également par la sécurité au travail, le renforcement des services publics, le rejet de l’austérité ou encore une juste transition climatique...

Pour aller plus loin

Vaste mobilisation pour la libération de Louisa Hanoune

Quelque trente personnes ont manifesté le 20 mai sur la place des Nations à Genève pour exiger la libération immédiate de la secrétaire générale du PT d’Algérie.

Accusée de vouloir changer le régime, la secrétaire générale du Parti des travailleurs algérien a été emprisonnée le 9 mai dernier, alors que des millions d’Algériens sont dans la rue

La CGT entre réforme et révolution

Des militants du syndicat manifestant, aux côtés de Gilets jaunes, le 7 mars dernier à Gréoux-les-Bains.

Organisé à la mi-mai à Dijon, le 52e congrès de la CGT a été marqué par de très vifs débats sur la politique syndicale de ces trois prochaines années et par la réélection de son secrétaire général, Philippe Martinez, chahuté à plus d’une reprise

En Géorgie, un timide renouveau syndical

Près de l'arrêt de métro Delisi à Tbilissi, derrière les palissades, l'ancien bâtiment des syndicats soviétiques qui hébergeait aussi le centre culturel des syndicats. Les bureaux de la GTUC se situent de l'autre côté de ce bâtiment.

Après l’effondrement du système communiste et trois décennies de politiques néolibérales, les questions liées au travail font leur retour en Géorgie sous l'impulsion de nouvelles initiatives syndicales et d'un rapprochement avec l'Union européenne

Un travail de forçat, sous un soleil de plomb

Vue de Doha depuis le large avec ses gratte-ciels.

Le Qatar est en train de se réinventer. Comme émirat du sport, comme haut lieu touristique et Mecque de l’art. Reportage syndical au pays où les scheiks se font bâtir un nouvel Etat par les migrants