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14 juin: quand le foot devient féministe à Neuchâtel

Des militantes féministes miment un match de foot à Nauchâtel
© Thierry Porchet

Le collectif féministe de Neuchâtel a organisé un match de foot pour mettre des buts au patriarcat, le soir même où démarre l'Euro de foot en Allemagne.

Le 14 juin étant aussi le premier jour de l’Euro de foot, les féministes neuchâteloises ont saisi l’occasion pour donner un petit spectacle humoristique et revendicatif

Hasard du calendrier, la grève féministe a lieu cette année le même jour que le lancement de l’Euro de foot en Allemagne. Du coup, les militantes neuchâteloises ont saisi cette occasion pour donner un spectacle plein d’humour sur la place des Halles. «Voici les joueuses de l’équipe féministe, lance une participante, qui fait office de commentatrice. On peut voir le but de leur plus grand adversaire, le patriarcat, qui a une certaine avance au championnat du monde, mais aussi au championnat suisse.» Objectif des footballeuses, mettre des goals dans les filets du patriarcat.

Vêtues de tenues de foot violettes, elles arborent dans le dos des numéros qui n’ont rien à voir avec le ballon rond, et tout à voir avec les revendications féministes. L’une d’elles porte par exemple le 32. «C’est le pourcentage de rentes AVS perçu en moins par les femmes», explique Solenn Ochsner, secrétaire syndicale à Unia Neuchâtel et membre du collectif de la grève féministe. Pour sa part, elle a le numéro 12, le pourcentage de rentes en moins si la réforme du 2e pilier (LPP21) est acceptée dans les urnes en septembre. «Mais regardez le 12 qui s’étire, annonce la commentatrice. Une belle action est en préparation. Aaaah, mais on me dit que cette action aura lieu en septembre», poursuit-elle en faisant semblant de recevoir un message dans l’oreillette. «C’est vous qui en déterminerez l’issue. Allez voter!»

Les joueuses rangent le terrain

L’arbitre siffle la fin de la première mi-temps. Sur le bord du terrain, des «pom-pom boys» se trémoussent, mais les joueuses ne sortent pas du terrain. Au lieu de cela, elles se mettent à ranger. «Et voilà, classique! Après tout, chaque semaine, les mères fournissent 52 heures de travail domestique gratuit. Ah la la, le conditionnement!»

Une autre footballeuse porte le 60, la proportion de femmes qui travaillent à temps partiel. A un moment, la 22 se fait mettre sur le banc de touche. «Ah bien sûr, 22% c’est le salaire en plus perçu par les hommes... En 2024... 22% sur le banc de touche... c’est révoltant!»

Et c’est le moment des tirs au but. Les joueuses 17, 2 et 93 s’alignent, formant le nombre 17’293, soit la différence de rente annuelle totale, perdue par les femmes par rapport aux hommes. Puis vient le coup de sifflet final. «Le match est suspendu, pour le moment, déclare l’arbitre. Rendez-vous en septembre pour cet important tir au but.» Quel que soit le résultat de ce match dans les urnes, l’humour a déjà marqué un point ce 14 juin à Neuchâtel.
 

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