Pas d’accord chez Coop, mais une augmentation générale tout de même
Si le groupe ne concède qu’une revalorisation salariale de 1%, les syndicats ont obtenu qu’elle soit accordée à l’ensemble du personnel.
Chez Coop, les négociations salariales se sont achevées sans accord. Le groupe a refusé la compensation intégrale du renchérissement, une compensation pour la hausse des primes maladie et une augmentation des salaires réels, demandées par les syndicats. Tandis que ces derniers ont refusé de signer l’offre de la direction.
Durant les rondes de négociations, Coop a présenté une première offre de 0,5% de progression de la masse salariale destinée à des augmentations individuelles, ce qui signifiait une revalorisation de 21 à 25 francs seulement pour les salaires compris entre 4200 et 5000 francs. Devant le refus des représentants du personnel, le groupe bâlois est venu ensuite avec une proposition de 0,8%, puis de 1% à titre individuel, avant de lâcher au final 1% d’augmentation générale pour le personnel soumis à la Convention collective de travail (CCT) Coop.
«Cela reste en-dessous du renchérissement de 1,2% annoncé en septembre. Et, en ajoutant la hausse des primes maladie, il aurait fallu, pour éviter une perte de pouvoir d’achat, au moins 100 francs en plus, soit quasi le double que proposé par Coop», explique Anne Rubin, coresponsable du commerce de détail pour Unia.
«L’inflation ne signifie pas la même chose pour tout le monde. Il y a des bas salaires chez Coop, pour eux, la moindre augmentation sur l’alimentation ou le loyer à des répercussions importantes. C’est pour cette raison que, selon nous, ils doivent bénéficier au moins de la compensation du renchérissement. C’est une logique que malheureusement Coop refuse d’entendre», déplore la syndicaliste.
«Nous considérons cependant positif que la direction ait renoncé aux augmentations individuelles et accepté une hausse générale pour tout le personnel sous CCT.» Cette revalorisation générale de 1% sera bel et bien mise en œuvre, même si les partenaires sociaux ne se sont pas mis d’accord au final. Les salaires des cadres, eux, seront augmentés individuellement, dans la limite des 1% d’accroissement de la masse salariale mise à disposition.
Les partenaires sociaux se retrouveront en début d’année prochaine pour le renouvellement de la CCT. Unia a notamment inscrit dans ses revendications la compensation automatique du renchérissement, ainsi que l’augmentation des salaires minimums et une meilleure reconnaissance de l’ancienneté. Le syndicat veut aussi améliorer les conditions de travail. «Nous avons besoin de progrès sur le temps de travail, de réduire les longues journées et les longues semaines de travail, ainsi que d’obtenir un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. La pression au rendement est de plus en plus forte. Coop a fait de grosses économies sur la dotation en personnel, enclenchant une spirale négative. Il y a de moins en moins de personnel et de plus en plus d’absents, augmentant d’autant le travail des autres. Coop réalise des bénéfices très importants, mais les employés paient très cher cette politique, cela met carrément leur santé en danger.»
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