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Une pétition pour une CCT dans la vente

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© Thierry Porchet

Lors d'une conférence de presse, Unia Fribourg a exprimé les revendications du personnel de vente, à savoir notamment un salaire d'au moins 25 francs de l'heure et un treizième salaire. 

Unia Fribourg récolte des signatures pour une convention collective de travail cantonale dans le commerce de détail. Le syndicat appelle les petits commerçants à négocier.

Face aux conditions de travail de plus en plus difficiles du personnel de vente, une convention collective de travail (CCT) dans le canton de Fribourg est toujours plus essentielle, selon Unia. Le syndicat, des vendeuses et des vendeurs lancent ainsi une pétition pour demander à la population de les soutenir dans leurs revendications. A savoir un salaire minimum d’au moins 25 francs l’heure, à adapter en fonction de la formation et de l’expérience; un 13e salaire; la comptabilisation de toutes les heures de travail, sans exception; cinq semaines de vacances au minimum; et des améliorations dans la planification du travail, avec des horaires communiqués au minimum quatre semaines à l’avance.
Cet appel a été lancé lors d’une conférence de presse, le 24 février. François Clément, secrétaire régional d’Unia Fribourg, a rappelé que des discussions avec Trade Fribourg, l’association fribourgeoise des grandes entreprises du secteur de la vente, ont été relancées l’an dernier pour l’élaboration d’une CCT. Ce malgré l’échec antérieur d’une médiation entre les partenaires sociaux, sous l’égide du conseiller d’Etat en charge de l’Economie, Olivier Curty.

Refus des petits commerces 
Reste que la Fédération cantonale fribourgeoise du commerce indépendant de détail (FCFCID) refuse toujours de revenir à la table des négociations. Elle court dès lors le risque qu’une CCT pour le commerce de détail soit conclue sans elle. Par ailleurs, si celle-ci est déclarée de force obligatoire par la Direction de l’économie, de l’emploi et de la formation professionnelle, la branche entière, dont les petits magasins, devrait l’appliquer. «Cela dépendra si l’on obtient le quorum – soit une majorité d’enseignes. La FCFCID devrait dès lors appliquer les décisions des grands groupes, sans avoir eu son mot à dire. Et même si l’on n’obtient pas la force obligatoire, elle aura de la peine à retenir ses employés et à trouver du personnel, alors que le secteur est déjà en pénurie et que les conditions seront meilleures ailleurs.» C’est pour ces raisons qu’Unia appelle les petits magasins à monter dans le train des négociations avant qu’il ne soit trop tard. Dans la balance, la question de prolonger les heures d’ouverture, de 16h à 17h le samedi, sera certainement un point crucial. «La population fribourgeoise l’a refusée à plusieurs reprises, mais les employés pourraient accepter cette prolongation en échange du non-fractionnement des horaires et si l’organisation permet d’avoir des samedis de congé. Réduire les nocturnes, qui ne sont pas si rentables, est aussi une option. La CCT éviterait que ce soit le far west», estime François Clément. Dans un article de La Liberté, la FCFCID persiste et signe dans son refus d’une CCT, estimant notamment que, «dans un contexte de pénurie de personnel, le marché s’autorégule très bien». 

Pour signer la pétition:  https://fribourg.unia.ch/petition-cct-vente

Des salaires toujours très bas

«C’est important que la population connaisse nos conditions de travail.» Anabela, employée dans une pharmacie fribourgeoise, témoigne pour la branche du commerce de détail. Elle souligne que le 13e salaire n’est pas acquis partout et que, malgré les pénuries de personnel, les salaires n’augmentent pas. «Certaines assistantes en pharmacie touchent moins de 4000 francs brut par mois, alors qu’elles ont un CFC. Ce n’est pas normal!» De plus, la planification des horaires est mauvaise dans certains commerces. Elle insiste aussi sur le fait que, souvent, le travail au-delà de l’horaire de fermeture des magasins n’est pas payé. «Or, il est impossible de terminer à 19h lorsque le dernier client arrive juste avant la fermeture et qu’il s’agit de faire encore la caisse.» Quant à une prolongation des horaires le samedi de 16h à 17h, elle estime que le personnel n’est pas prêt à faire cette concession. Faisant ainsi écho au refus de la population, en juin 2019, dans les urnes, d’un allongement des horaires le samedi.

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