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Des salaires indignes de notre époque

Des représentants d'Unia ont organisé une action pour protester contre les mauvaises conditions de travail des employés

Des animaux mieux traités que les employés...: voilà le constat dressé par Unia qui dénonce les mauvaises conditions de travail du personnel de Cats and Dogs et a tenu à sensibiliser l'opinion publique à la problématique en organisant, jeudi dernier, une action devant le siège de l'enseigne à Gland. Au chapitre des doléances: des salaires minimum non respectés, des heures supplémentaires non compensées, des vacances non données ou encore des pauses passant à l'as, les travailleurs se retrouvant souvent seuls dans les commerces. Une situation jugée d'autant plus inacceptable que l'enseigne a récemment ouvert six magasins supplémentaires en Suisse.
«En mars 2015, nous avons effectué des contrôles dans la succursale de Lausanne et constaté ces différentes infractions. Aucun rattrapage n'a encore été effectué. La commission paritaire a amendé le magasin d'un montant de 10700 francs», s'énerve Fabrice Chaperon, secrétaire syndical d'Unia. Violations similaires constatées dans l'enseigne de Nyon, contrôlée l'an dernier, qui a toutefois, depuis, procédé à des corrections. A noter que ces deux villes sont soumises à une convention collective de travail (CCT) de la vente. Le salaire minimum doit s'élever, dans la capitale vaudoise, à 3565 francs brut et, à Nyon, à 3450 francs.

Pour une CCT cantonale de la vente
«Quant aux salaires versés aux collaborateurs dans les différentes succursales vaudoises, ils se révèlent non conformes aux usages et clairement indignes de notre époque. Ces cas de sous-enchère sont scandaleux. Il est de notre devoir de les dénoncer», poursuit le syndicaliste, citant l'exemple de gérants travaillant à plein temps pour moins de 3000 francs bruts. «Il s'agit alors le plus souvent de frontaliers...» Un contexte qui justifie d'autant plus le combat mené par Unia en faveur d'une CCT cantonale de la vente, «seul outil susceptible de réguler les conditions de travail et de garantir des conditions dignes au personnel».
Dans le canton de Vaud, Cats and Dogs emploie plus d'une trentaine de personnes. Suite à l'action menée par Unia, l'entreprise a envoyé un communiqué aux médias où elle relève avoir bien fait l'objet de contrôles des commissions compétentes de Lausanne, Nyon et Neuchâtel en 2015 mais précise avoir, depuis, corrigé «les lacunes qui avaient été constatées» et respecter les différentes CCT.
De son côté, le syndicat va maintenir la pression et tenter de mobiliser le personnel. Pas gagné d'avance, les collaborateurs, précise Fabrice Chaperon, craignant des représailles...

Sonya Mermoud