Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Salaires de misère dénoncés en Valais

Blaise Carron, secrétaire syndical d'Unia, devant l'entreprise Adatis à Martigny.
©Neil Labrador

Devant l’entreprise Adatis, Blaise Carron, secrétaire syndical d’Unia, a dénoncé, pour une partie du personnel, des salaires horaires s’élevant à 16,30 francs.

Unia dénonce des salaires «scandaleusement bas» dans l’entreprise Adatis, à Martigny, et exige des adaptations immédiates

Des salaires de 3000 francs brut par mois, sans 13e, et un horaire hebdomadaire de 42h30: voilà les conditions de travail d’une partie du personnel d’Adatis spécialisé dans la fabrication de pièces détachées pour l’automobile et installé à Martigny. Cette situation frappe une dizaine de personnes, principalement des femmes, résidant en terre valaisanne sur les quelque 60 que compte l’entreprise, dont nombre de frontaliers. Elle a été dénoncée le 17 avril dernier par Unia. «Ces salaires sont scandaleusement bas», a fulminé Blaise Carron, secrétaire syndical, indiquant le tarif horaire, soit 16,30 francs. «Nous avons rencontré la direction en début d’année pour lui faire part de notre stupéfaction devant de telles pratiques. Nous lui avons demandé d’adapter les rémunérations au référentiel du salaire minimum dans le secteur de l’industrie en Valais, soit 22,75 francs. Sans succès à ce jour.» Le syndicaliste s’est d’autant plus indigné que la société – propriété du groupe français Adduxi implanté dans le département de l’Ain – a profité de la part de la commune de Martigny et du Canton de facilités fiscales en prenant ses quartiers en Valais.

«Pratique schizophrénique»

«Les collectivités publiques doivent réformer leur mode de faire et conditionner ce type d’avantages au respect des usages sociaux et salariaux dans la branche», a martelé Blaise Carron tout en soulignant le caractère paradoxal de la situation. «D’un côté, l’Etat lutte contre le dumping via les mesures d’accompagnement; de l’autre, il l’attire en agissant de la sorte. La pratique est totalement schizophrénique.» Et Unia de relever encore dans la foulée qu’Adatis a de surcroît bénéficié de l’expertise de l’HES-SO du Valais et de Cimark pour réaliser certains de ses produits. Aujourd’hui, le syndicat somme la société de s’adapter sans délai aux normes en vigueur. Une exigence qui pourrait bien rester lettre morte, l’entreprise n’étant pas soumise à la Convention collective de travail ni à un salaire minimum légal cantonal, selon un de ses responsables, interviewé par 20 Minutes.

Positionnement des clients...

Quoi qu’il en soit, sans réaction de la direction, Unia a prévenu qu’il alertera les principaux clients d’Adatis, dont Bosch et Continental. «Nous leur demanderons dans quelle mesure il leur est possible de poursuivre leurs relations avec une firme qui fait subir un tel dumping social et salarial à une partie de ses effectifs.» Parallèlement, le syndicat prie les collectivités publiques de réserver leurs allègements fiscaux uniquement aux sociétés respectueuses des normes dans la branche. «Il s’agit d’introduire des garde-fous minimaux au risque de promouvoir la sous-enchère sur le territoire cantonal.» De la même manière, Unia souhaite que la collaboration avec les hautes écoles et les institutions de soutien public soit aussi conditionnée à ces critères.

Pour aller plus loin

Nespresso interpellé pour mettre fin au dumping salarial

Action devant Nespresso à Genève.

Des ouvrières sous-payées emballent des produits du géant du café à Châtel-Saint-Denis. Elles ont manifesté à Lausanne avec Unia pour exiger que les sous-traitants de la multinationale respectent les salaires d’usage

Mépris du droit

La medtech américaine Stryker a décidé de fermer en 2023 son site de La Chaux-de-Fonds. Unia dénonce un non-respect des droits de la centaine de salariés concernés

Cent francs de plus et l’égalité salariale

Une machine...

La conférence de la branche des machines d’Unia a fixé ses revendications salariales pour 2022

Non-respect des droits des salariés

Le représentant du canton, caramels à la main devant la banderole de revendications.

Procédure de consultation alibi, absence de plan social, dignité bafouée: soutenues par Unia, seize personnes congédiées par Gainerie Moderne ont déposé une requête aux Prud’hommes pour licenciement abusif. Et interpellé le Canton de Fribourg en raison de son inaction. Des caramels pour symboliser sa mollesse...