Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Non à l'extension des horaires!

Campagne d'Unia dans les rues commerçantes de Fribourg.
© Thierry Porchet

C’est dans les rues commerçantes de Fribourg que la campagne contre l’extension des horaires des magasins le samedi jusqu’à 17h a été lancée par les syndicats et partis de gauche.

Syndicats et partis refusent l’ouverture prolongée des commerces le samedi soumise en votation le 30 juin

Le comité contre l’extension des horaires d’ouverture des commerces le samedi de 16h à 17h a lancé sa campagne. Le 30 juin, les Fribourgeois sont appelés à se prononcer sur ce projet de loi de la majorité de droite. Jeudi dernier, les représentants d’Unia, de Syna et des partis de gauche ont profité d’une distribution de tracts dans la rue de Romont, l’une des artères commerçantes de la ville de Fribourg, pour présenter aux médias leur matériel et leurs arguments. L’affiche des syndicats et de la gauche figure une vendeuse bien en peine d’être menottée à sa caisse enregistreuse. Les référendaires ont donc insisté sur les difficiles conditions de travail du personnel de la vente.

«Le salaire excède rarement les 3200 francs par mois. La semaine de travail est généralement de 45 heures pour un plein-temps, mais les contrats sont souvent à temps partiel. Les horaires ne sont connus que quinze jours à l’avance. Il y a beaucoup de travail sur appel. Quand il fait beau, on dit aux vendeuses de rester à la maison. C’est un métier féminisé, mais qui est difficile à pratiquer en tant que mère. Certaines sont licenciées après leur congé maternité et il est compliqué de conjuguer vie familiale et vie professionnelle. C’est un travail pénible. Elles sont souvent seules dans le magasin, ce qui ne leur permet pas de prendre une pause ou d’aller aux toilettes. Et on ne tient pas compte non plus des employées âgées qu’on fait travailler debout», a détaillé Véronique Rebetez, secrétaire syndicale de Syna. Dans ce contexte, l’allongement des horaires ne pourra que dégrader encore plus les conditions du personnel de la vente.

«Rogner une heure, c’est détériorer la qualité de vie et c’est ouvrir la porte aux 18h et aux ouvertures le dimanche et, là, on tombe dans une société où il n’y a plus de respect de la pause hebdomadaire», a mis en garde le président du Parti socialiste fribourgeois, Benoît Piller.

Et, contrairement au principal argument de la droite, ça ne créera pas d’emplois, a prévenu le secrétaire régional d’Unia Fribourg, Armand Jaquier. «Il y aura plus de travail sur appel et d’heures supplémentaires.» Et le député socialiste de relever que la mesure ne remporte pas l’unanimité des petites sociétés: «Les petits commerçants ne le souhaitent pas, selon une étude de la Chambre du commerce. C’est la grande distribution qui a la volonté d’étendre les horaires.» Le syndicaliste a aussi évoqué les difficultés à conclure une convention collective de travail (CCT). «A chaque fois, les tentatives de discussions se sont trouvées face à des blocages. A la table des négociations, la seule attente de la partie patronale est d’améliorer sa compétitivité. Une séance est prévue en juillet et nous espérons que ça avancera. Nous voulons une CCT, mais on n’est pas dans un optimisme béat.»

Militant de Solidarités, Alberto Silva a, de son côté, dénoncé un «non-sens écologique» et des «dépenses énergétiques supplémentaires». «Ce n’est pas avec cette extension qu’on va dynamiser le centre-ville.» «On ferait mieux de mettre l’accent sur la culture, que les gens puissent se rencontrer et échanger, c’est cela qui fait une ville dynamique», a conclu Tania Lauper des Jeunes socialistes.

En 2009, les Fribourgeois avaient déjà refusé une ouverture prolongée d’une heure le samedi, par 57,7% des suffrages.

Pour aller plus loin

Fribourg: le projet d’une CCT de la vente au placard

Flyers en faveur d'une CCT.

Dans le canton de Fribourg, le personnel de la vente ne trouvera pas sous le sapin une convention collective de travail (CCT). Les représentants de la Fédération cantonale...

Cats & Dogs: désarroi, colère et tristesse

Mobilisation devant un magasin de l'enseigne.

N’ayant toujours pas reçu leur salaire du mois d’octobre, des vendeuses et des vendeurs de l’enseigne établie dans plusieurs villes de Suisse romande ont été contraints de démissionner. Ils ont témoigné la semaine dernière de leur difficile situation

L’Etat de Vaud poursuit lentement Uber

Le Département cantonal de l’économie procède à une nouvelle analyse juridique

Genève: Uber ne met pas un sou de plus

Uber peut continuer à exercer son activité à Genève, a annoncé vendredi le Département de l’économie et de l’emploi (DEE). La société technologique se mettrait «en conformité avec...