Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Faillites en chaîne: le Conseil fédéral est prié d’agir

Les conseillers nationaux ont adopté trois motions visant à empêcher les faillites à répétition

Véritable fléau sur les chantiers, les pratiques de faillites en chaîne de certains entrepreneurs peu scrupuleux, laissant derrière eux des ardoises de salaires, de charges sociales et de factures impayées, doivent être empêchées. Le 10 septembre dernier, le Conseil national a adopté, à de larges majorités, trois motions chargeant le Conseil fédéral de légiférer en la matière. La première émanait du libéral-radical vaudois Olivier Feller. Elle demande une modification du Code des obligations pour que les travailleurs ou les sous-traitants lésés par de telles pratiques puissent eux aussi attaquer les dirigeants d’une société, compétence jusque-là réservée aux actionnaires et aux créanciers sociaux.

Les deux autres motions viennent des rangs socialistes. Corrado Pardini, conseiller national et membre du comité directeur d’Unia, demande au gouvernement de présenter un projet de loi permettant d’empêcher le commerce avec des sociétés surendettées, ce qui favorise les faillites frauduleuses. «De nombreux “serial failers” (récidivistes de faillites en chaîne) se livrent à des activités frauduleuses qu’ils camouflent en acquérant ou vendant une même entreprise pendant la procédure de faillite, ou juste avant l’ouverture de la faillite, souvent par l’entremise d’un homme de paille», argumente l’élu dans sa motion, précisant que le but de cette dernière est d’empêcher de telles transactions et de n’accepter de changement de propriétaire que dans le cas où des mesures d’assainissement crédibles de la société surendettée sont présentées.

Troisième motion, celle de Jean Christophe Schwaab, défendue par le Valaisan Mathias Reynard, en raison du départ du Parlement de son auteur. Cette motion exhorte elle aussi le Conseil fédéral à proposer un projet de loi donnant au Registre du commerce le droit de refuser l’inscription d’une personne comme titulaire d’une entreprise, associé, administrateur ou gérant à celui ou celle qui aurait été membre de plus d’une société ayant fait faillite au cours de l’année précédente. Ce refus doit être général et non uniquement lorsqu’il y a violation «manifeste et indiscutable» comme le prévoit le droit actuel. Cette mesure vise à empêcher les patrons peu scrupuleux, recréant une société avec, par exemple, le nom de personnes de leur entourage, de nuire à nouveau.

Les trois motions, acceptées contre l’avis du Conseil fédéral qui indique être déjà en train de plancher sur un projet, passeront à l’examen du Conseil des Etats lors d’une prochaine session.

Pour aller plus loin

La démocratie, c’est aussi pour l’entreprise

La démocratie s’arrête encore trop souvent aux portes de l’entreprise. Pourtant, le gouvernement des choses et des humains s’opère autant, sinon davantage, dans le monde économique que dans la sphère politique. Tel est l’un des constats à partir desquels une soixantaine d’auteurs – politologues, sociologues, constitutionnalistes – entendent revivifier la démocratie

Salaires minimums cantonaux en danger!

Militant maqué avec une pancarte "Coiffeur CHF 3300 francs".

Nouvelle étape victorieuse pour la motion Ettlin, qui propose de faire prévaloir les conventions collectives de travail sur les salaires minimums cantonaux. Les syndicats dénoncent un sabotage

L’initiative pour une 13e rente AVS rejetée en commission parlementaire

Alors que les revenus des retraités sont sous pression, la Commission du Conseil national donne un avis négatif à une amélioration des rentes pour toutes et tous

«Une bouffée d’oxygène plus que bienvenue»

Les syndicats et plusieurs partis politiques s’unissent pour défendre l’augmentation des allocations familiales valaisannes soumise prochainement au verdict des urnes