65 millions pour les crèches: «il en faudra plus...»
Le Parlement a décidé de participer pour un tiers aux dépenses des cantons et des communes pour faire face aux pertes dues au coronavirus
Les Chambres fédérales ont décidé d’allouer 65 millions de francs aux structures d’accueil de la petite enfance pour les aider à surmonter la crise du coronavirus. Les restrictions d’exploitation et la réduction de la contribution financière des parents génèrent des pertes pouvant atteindre des dizaines de milliers de francs par mois et par crèche. Craignant que des places d’accueil ne disparaissent, l’Union syndicale suisse (USS) avait tiré la sonnette d’alarme alors que le Conseil fédéral ne voulait pas débourser un kopeck. Le texte adopté prévoit – en visant à renflouer les garderies – que la Confédération participe à hauteur d’un tiers aux dépenses des cantons et des communes, ces dernières étant estimées à 200 millions. La Commission de l’éducation du Conseil national, qui a porté le dossier, avait toutefois proposé une compensation de moitié, soit une enveloppe de 100 millions. «Le Conseil des Etats a coupé 35 millions de cette somme et une majorité de droite au Conseil national lui a emboîté le pas. Pourtant, ce soutien pour les familles représentait moins d'un douzième de la somme que cette majorité a octroyé à Swiss et à Edelweiss», a déploré sur les réseaux sociaux le conseiller national Christian Dandrès (PS/GE). 65 millions, c’est toujours ça de pris, mais, aux yeux de l’USS, «il en faudra plus pour une sortie réussie». Pour la faîtière syndicale, il s’agit non seulement de sauver les places existantes, mais aussi d’en créer de nouvelles pour faire face notamment au retrait des grands-parents. L’USS estime le besoin en places à 50000. «Il y a fort à craindre que ce soient les mères qui en paient le prix en réduisant leur taux de travail ou même en abandonnant l’activité professionnelle», met-elle en garde dans un communiqué. Avec une quarantaine d’organisations, l’USS a créé une coalition qui demande à la Confédération et aux cantons de soutenir un accueil extrafamilial qui puisse répondre aux défis à venir.