Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

«Aucun travailleur ne doit être laissé sur le bas-côté de cette crise»

Sacs de nourriture.
© Thierry Porchet

Les salariés les plus précaires subissent de plein fouet les effets économiques de la pandémie. Ici des sacs de nourriture distribués par la Caravane de Solidarité aux personnes les plus vulnérables à Genève.

Le Parlement genevois a renvoyé en commission le projet de loi prévoyant une indemnité pour les salariés précaires les plus touchés par le Covid-19

Le 25 mai dernier, le Conseil d’Etat genevois annonçait le dépôt d’un projet de loi instituant une indemnité cantonale couvrant la perte de revenu des salariés les plus précarisés en lien avec la crise du coronavirus. La Plateforme pour une sortie de crise sans exclusion, qui regroupe les syndicats du canton et de très nombreuses associations caritatives, sociales et culturelles telles que Caritas Genève et le Centre social protestant, a salué cette annonce. En effet, elle réclamait depuis plusieurs semaines la création d’une telle indemnité pour pallier les lacunes des mesures prises au niveau fédéral qui excluent de nombreuses catégories de travailleurs, dont les contrats de travail sont souvent très précaires, à l’image des employés temporaires ou sur appel licenciés dès le début de la pandémie, des employés de maison, des faux indépendants ou encore des intermittents dans le secteur de la culture. «Exclus de toute couverture d’assurances sociales en raison des formes atypiques d’emplois qui se développent à une vitesse exponentielle depuis quelques années, ces salariés subissent de plein fouet les effets économiques de la pandémie, souligne Alessandro Pelizzari, président de la CGAS. Le projet de loi du Conseil d’Etat était donc attendu et va dans le bon sens.» La Plateforme salue tout particulièrement le fait que le dispositif soit ouvert aux travailleurs sans statut légal, précaires parmi les précaires.

Projet de loi lacunaire

Toutefois, la faîtière syndicale déplore certaines insuffisances du projet, notamment l’exclusion des travailleurs frontaliers, particulièrement soumis à ces formes d’emplois atypiques. La Plateforme regrette également la limitation de cette indemnité à deux mois. «Quant à la couverture de seulement 80% de la perte de revenu, elle ne met pas à l’abri du besoin des travailleurs à bas salaire et, le plus souvent, à temps partiel avant la crise», estime le syndicaliste.

Soumis au Grand Conseil le 4 juin, le projet de loi a été renvoyé en commission. «J’espère que les corrections des députés iront dans le bon sens, afin qu’aucun salarié ne soit abandonné sur le bas-côté de cette crise», conclut Alessandro Pelizzari. Le texte modifié devrait être présenté à la fin du mois.

Pour aller plus loin

Lutter contre le chômage des jeunes

Apprenti dans l'industrie au travail.

Les jeunes de moins de 25 ans sont de plus en plus nombreux à se retrouver sans emploi. Unia demande plus de places d’apprentissage et un accès simplifié aux indemnités de chômage

Pour un paiement du chômage partiel à 100%

L’Union syndicale suisse a récemment proposé une série de moyens propres à atténuer les effets de la crise économique liée au Covid-19. Lignes maîtresses

Le Jura, canton modèle de l’inspection du travail

Portrait de Jean Parrat, hygiéniste du travail.

Le Jura se démarque des autres cantons par la rapidité, le volume et la qualité des contrôles de l’application des mesures en matière d’hygiène et de distance

Les temporaires bénéficient peu du chômage partiel

Action d'Unia à Genève pour dénoncer la précarité des temporaires.

Des conditions trop difficiles et le manque d’engagement des employeurs ont limité les possibilités de réduire l’horaire de travail. L’exemple dans le Jura