Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Une insulte à l’égard des femmes!

Les partis bourgeois ont pactisé en vue de faire passer la réforme de l’AVS et la hausse de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans

La droite s’allie pour faire passer son plan de réforme de l’AVS. Des élus fédéraux de l’UDC, du PLR, du PDC et des Vert’libéraux ont constitué ce printemps un groupe de travail sur la question. Dévoilée la semaine dernière par la NZZ, cette coalition s’est accordée en vue des débats au Parlement sur la réforme AVS21 qui devraient démarrer en septembre.

Ouvrant les feux, la Commission de la sécurité sociale du Conseil des Etats (CSSS-E) s’est réunie ce lundi 10 août pour discuter du Projet de stabilisation de l’AVS, dit AVS21. Ce dernier est proposé par le Conseil fédéral après l’échec en votation, en septembre 2017, de la réforme Prévoyance vieillesse 2020 (PV2020). Ce n’est probablement pas un hasard si l’annonce de cette alliance bourgeoise, unie derrière l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans et de la flexibilisation du départ à la retraite, mesures proposées également par le gouvernement, est survenue peu avant cette séance d’auditions.

Le Parti socialiste suisse parle d’un «complot des partis de droite sur l’AVS» s’attaquant aux femmes. «Le fait de relever l’âge de la retraite en guise de remerciement aux classes moyennes pour l’engagement massif des femmes dans la crise du coronavirus relève du pur cynisme», a déclaré la conseillère aux Etats socialiste Marina Carobbio. Le PS dénonce la volonté des partis bourgeois de vouloir faire porter l’essentiel des coûts de la réforme sur les femmes en augmentant l’âge de la retraite à 65 ans et en offrant une compensation inférieure à la variante la plus basse du Conseil fédéral. Le parti rappelle que les femmes sont déjà massivement désavantagées en matière de revenus à la retraite, les différences de carrière et la discrimination salariale persistante se traduisant par des rentes plus faibles. De surcroît, un tiers des femmes ne touchent pas de 2e pilier.

De son côté, l’Union syndicale suisse (USS) estime que «le pacte scellé par la droite en faveur d’un projet de démantèlement de l’AVS au détriment des femmes est une insulte», d’autant plus qu’une année après la Grève des femmes, personne ne peut ignorer qu’elles sont lésées. Pour la faîtière syndicale, le fait qu’en 2020, les retraites des femmes «soient encore nettement inférieures à celles des hommes est un scandale». Elle estime que «l’égalité en matière de rentes ne sera possible qu’à travers le renforcement de l’AVS» et non en suivant la fausse piste voulue par la droite.

Dans son communiqué, l’USS indique que les rentes AVS sont déjà trop basses, que celles du 2e pilier s’effondrent, alors que les loyers et les primes maladie sont à la hausse et grèvent le pouvoir d’achat. Dans ce contexte, l’approche de la droite conduisant à une réduction des rentes est «totalement erronée», note la faîtière. L’USS réaffirme qu’elle «rejette le relèvement de l’âge de la retraite des femmes» et qu’elle est «prête à combattre cette offensive dirigée contre l’AVS».

Pour aller plus loin

Une loi inefficace

La forte mobilisation du 22 septembre réunissant 20000 manifestants à Berne n’a pas eu les effets escomptés...

La révision de la Loi sur l’égalité adoptée par le Conseil national laisse un goût pour le moins amer à Unia dénonçant un texte inefficace. La grève se précise

Casser le discours anti-étrangers!

participants au cours

Face au discours anti-immigrés et à la nouvelle initiative de l’UDC visant cette fois la Cour européenne des droits de l’homme, le groupe des migrants d’Unia Vaud a organisé une journée de formation riche de débats

Sans la règle des huit jours, la Suisse est menacée par la sous-enchère

Au cœur de l’actualité politique et sociale, les mesures d’accompagnement font l’objet de publications de l’USS

Ligne à ne pas franchir!

longue banderole déroulée sur le sol tel un tapis rouge

Une longue banderole a été déployée mercredi passé sous les fenêtres du Conseil fédéral pour l’inviter à ne pas franchir la «ligne rouge» lors des discussions sur l’accord-cadre avec l’Union européenne