Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

«Ce n’est pas aux fonctionnaires de payer la crise!»

L’Etat de Genève présentera prochainement son projet de budget 2021 avec, au menu, des baisses de salaires pour ses employés. Les syndicats annoncent un automne de mobilisations

Le 17 septembre, le Conseil d’Etat genevois présentera son projet de budget 2021. Sans surprise, les finances ne sont pas au beau fixe. En effet, entre les surcoûts liés à la crise sanitaire du Covid-19 et la baisse des rentrées fiscales dues à la réforme RFFA, les comptes sont en berne. Pour remonter la barre et résorber une partie du déficit, entre autres mesures, le gouvernement a rapidement pensé à baisser les salaires de tous les fonctionnaires, à savoir près de 50000 personnes. Qu’ils travaillent dans la santé, l’instruction publique, l’administration, la police ou encore l’administration pénitentiaire, ils seront tous touchés. Cela dit, le Conseil d’Etat a déjà dû faire un pas en arrière, sans doute sous la pression des syndicats.

Une semaine non payée en plus

Initialement, le plan prévoyait une baisse des salaires de 1,92% par année, pendant quatre ans, mais aussi aucune indexation salariale jusqu’en 2024 et le gel des annuités une année sur deux.

Par ailleurs, le Conseil d’Etat a d’abord annoncé des mesures structurelles visant à la diminution de la part employeur prise en charge pour le financement de la Caisse de prévoyance de l’Etat de Genève (CPEG). Un montant annuel supplémentaire de 70 millions de francs qui pourrait être mis sur le dos du personnel de l’Etat selon le Cartel intersyndical. En contrepartie, l’Etat voulait laisser la possibilité aux fonctionnaires de prendre une semaine de congé supplémentaire... non payée. Une proposition immédiatement contrée par le Cartel. «Les services sont surchargés et, dans nombre de ceux-ci, il est déjà impossible de récupérer la pléthore d’heures supplémentaires accumulées ces derniers mois et années car les effectifs manquent.»

Jusqu’à 600 francs en moins

La semaine passée, le gouvernement est revenu partiellement sur sa position. «La baisse salariale serait de 1% par an pendant quatre ans, informe Pierre-Alain Dufey, du Cartel. La semaine de vacances a, quant à elle, été abandonnée, car il s’est rendu compte que c’était impossible à gérer. Il est ensuite prévu que l’annuité sera versée en 2022, mais pas en 2021.» Enfin, la participation de l’employeur à la CPEG sera revue à la baisse. «Ce sera à l’employé de compenser les quelque 9% en moins, poursuit le syndicaliste. Sur certains salaires, cela représente jusqu’à 500 ou 600 francs par mois.»

Lutte en vue

Est-ce que ce retour en arrière sera suffisant pour les syndicats? Non, loin de là, répond Pierre-Alain Dufey: «Genève est le troisième canton le plus riche de Suisse et c’est le seul à vouloir baisser les salaires de ses fonctionnaires. Encore une fois, c’est une spécificité typiquement genevoise. Pour nous, c’est inconcevable, ce n’est pas aux fonctionnaires qui ont travaillé sans relâche pour assurer les prestations publiques essentielles de payer la crise du coronavirus!» Le Cartel intersyndical demande au Conseil d’Etat de revoir sa copie et a prévu de réunir le personnel de l’Etat en assemblée générale dès la fin du mois. «Nous allons mobiliser très rapidement, et il faudra s’attendre à un automne de mobilisations dans la fonction publique.»

Pour aller plus loin

Victoire des nettoyeuses genevoises en grève

Les grévistes d’Orgapropre ont fait preuve d’un courage remarquable malgré le mépris qu’elles ont subi.

Une quinzaine de travailleuses d’Orgapropre ont tenu durant deux semaines un piquet à l’entrée d’une banque privée du bout du lac

Des femmes de ménage en grève devant une banque genevoise

banderole: nettoyeuses en colère

Une quinzaine de nettoyeuses d’Orgapropre tiennent depuis deux semaines un piquet de grève à l’entrée de l’Union bancaire privée

Partenariat social à Cointrin: Mayday! Mayday! Mayday!

Mouvements sociaux à répétition à l’aéroport de Cointrin. Le personnel de Securitas chargé de l’accueil des passagers s’élève contre la suppression d’une dizaine de postes à plein temps et une mauvaise planification du temps de travail.

Les conflits à l’aéroport s’enchaînent, dernier exemple en date chez Securitas

Conditions de travail chez Ryanair: le résultat des grèves

Les années 2017 et 2018 ont été marquées par un important changement dans la direction de la compagnie aérienne qui, malgré elle, a dû peu à peu admettre le principe d’un dialogue avec les syndicats. La bataille n’est toutefois pas terminée