Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Genève: 65 ans, c’est toujours non!

Manifestation à Genève. Banderole d'Unia.
© Lucas Dubuis

De nombreuses actions ont émaillé la journée du 14 juin au bout du lac. Les militantes et syndicalistes d’Unia étaient présentes pour porter les revendications des travailleuses

A Genève, la journée d’action du 14 juin a commencé par des pique-niques féministes aux quatre coins de la ville. Celui des employées de la RTS, au pied de la tour, a réuni une cinquantaine de personnes, qui ont dénoncé le climat délétère qui règnerait au sein de la société depuis les révélations de cas de harcèlement. Sur l’air de Paroles, paroles de Dalida et Delon, les participantes évoquent des promesses non tenues et l’inaction de la direction. Les téléspectateurs de la RTS ne seront toutefois pas informés de cette action soigneusement tue par la rédaction du téléjournal…

Plus loin, aux Charmilles, une trentaine de syndicalistes d’Unia se retrouvent pour un déjeuner sur l’herbe devant les locaux du syndicat. Des «hommes solidaires» se chargent des grillades. Suit un atelier de sérigraphie permettant aux militantes réunies par les secrétaires syndicales Camila Aros et Anna Gabriel d’ajouter au T-shirt fuchsia d’Unia le logo de la grève des femmes et des slogans tels que «féministes et syndicalistes». Une précision qui a son importance pour Jocelyne Haller, l’une des militantes présentes: «Il y a la lutte contre les inégalités faites aux femmes, mais il ne faut pas perdre de vue les autres inégalités, elles sont indissociables.» Et la députée au Grand Conseil d’ajouter: «Il est essentiel d’être là aujourd’hui, car le combat n’est pas encore gagné. Tant que l’égalité ne sera pas réalisée, il faudra prendre la rue. Nous devons, en outre, nous tenir prêtes pour le référendum sur AVS 21.» Salariée d’un EMS, Thelma participe pour la première fois à la grève des femmes: «Il faut faire des grèves pour qu’ils nous entendent», estime la trentenaire. Employée dans l’économie domestique, Anna, pour sa part, est venue «pour soutenir toutes les femmes». Faute d’une rente suffisante, la migrante doit continuer à travailler malgré ses 66 ans. «C’est difficile», avoue-t-elle. Les T-shirts passent dans la presse les uns après les autres.

15h19 approche et il faut se dépêcher de rejoindre la rue des Gares. Devant l’Office cantonal des assurances sociales, une grande banderole est déployée: «65 ans, c’est encore non!» La gauche et les syndicats genevois avaient joué un rôle moteur dans le référendum contre PV2020. Au micro, Thérèse Thévenaz rappelle que les femmes «ont déjà payé avec la précédente réforme, qui a vu passer l’âge de la retraite de 62 à 64 ans» et que, travaillant souvent à temps partiel pour s’occuper de leurs proches, «elles touchent de petites rentes». Des cris fusent: «Rendez-nous l’argent!» AVS 21 est hué.

Il est temps de rallier la place des Nations. Sur le coup des 18h, elle est noire de monde. Un événement rare. Dans une ambiance festive et revendicatrice, le défilé démarre et sillonne durant deux heures les rues de la ville avant de se conclure au parc des Bastions.

Combien étaient-elles: 7000, 10000? Difficile à dire. Dans tous les cas, la grève féministe s’inscrit dans les plus grandes mobilisations que Genève a connues depuis le G8 de 2003. La police, qui avait fortement minoré la manifestation il y a deux ans, ne s’est par trop mouillée cette fois en évoquant «plusieurs milliers» de participantes. Léman Bleu, par contre, a fait très fort, son journaliste envoyé sur place parlant d’un cortège «qui rassemble à peu près un millier de personnes». Il semble qu’au bout du lac, les femmes soient encore un peu discriminées en tant qu’organisatrices de manifestations.

Pour aller plus loin

14 juin: «Les patrons ne veulent pas discuter avec nous, c’est scandaleux!»

Unia Vaud a mené une action en faveur des assistantes en pharmacie, une branche à 95% féminine, qui se mobilise pour obtenir une convention collective de travail

Unia Vaud a mené une action en faveur des assistantes en pharmacie, une branche à 95% féminine, qui se mobilise pour obtenir une convention collective de travail

14 juin: à Genève, les femmes s’essaient à la self-défense

Au bout du lac, cette journée de mobilisation du 14 juin a démarré sur une note originale, avec un atelier de self-défense, organisé au syndicat.

Unia Genève a ouvert ce 14 juin par un atelier d’initiation à l’autodéfense. Erin, la professeure, a prodigué conseils et techniques en cas d’agression. Reportage

«La moitié des femmes touche moins de 4126 francs par mois»

Ce 14 juin sera placé sous le signe de la défense des rentes et des salaires des femmes. Entretien avec Aude Spang, secrétaire nationale à l’égalité pour Unia.

F comme… femme, football et fair-play

Melissa Vero gardienne de but du FC Renens

Gardienne et capitaine de l’équipe de première ligue du FC Renens, Melissa Vero s’engage pour développer le foot féminin. Rencontre sur le terrain, alors que le 14 juin approche, la journée de la Grève des femmes coïncidant, cette année, avec le coup d’envoi de l’Euro