Unia Genève a ouvert ce 14 juin par un atelier d’initiation à l’autodéfense. Erin, la professeure, a prodigué conseils et techniques en cas d’agression. Reportage
Au bout du lac, cette journée de mobilisation du 14 juin a démarré sur une note originale, avec un atelier de self-défense, organisé au syndicat. Une vingtaine de femmes de toutes les générations et motivées y ont participé. L’objectif? Enseigner les gestes de base en cas d’agression ou de viol. Erin, la professeure, insiste: «Je vous donne quelques outils que vous garderez dans un coin de vos têtes en cas d’urgence, mais il faut s’entraîner et pratiquer. C’est aussi un état d’esprit.»
Après un petit échauffement, les femmes se mettent par groupes de deux et expérimentent des exercices visant à recentrer les énergies, puis à renforcer la confiance en soi. «Il faut être solide à l’intérieur!» rappelle Erin.
Vient ensuite la partie dite physique, avec les gestes à adopter pour contrer une agression mais aussi réagir en retour. Erin explique qu’en cas d’attaque, il faut répondre vite et fort pour déstabiliser l’adversaire et tenter de s’échapper. En criant d’abord, ce qui lui fera potentiellement peur ou donnera l’alarme autour, et en ripostant ensuite. «Pas besoin d’avoir de grosses mains pour frapper fort, mais il faut être rapide. On peut frapper avec le revers ou le dos de la main, au niveau de la gorge.» Elle montre comment utiliser ses coudes, ses genoux ou encore ses pieds pour se protéger d’un coup. Les battantes du jour doivent ensuite répéter les exercices pour s’entraîner. «Regardez toujours votre agresseur dans le 3e œil, au milieu du front, et gardez les mains à demi-fermées pour pouvoir saisir son poignet ou autre.» Les femmes jouent le jeu, voient que les techniques marchent et interagissent. «Comment fait-on pour ne pas être paralysées par la peur?» demande l’une d’elles. «C’est sûr que si on est stressées, on sera incapables de réagir, ou encore de hurler, souligne Erin. C’est pour cela qu’il faut bien se centrer et se détendre, des choses que l’on peut travailler grâce à la méditation ou la respiration.» Evidemment, il n’y a pas de miracle: c’est en répétant ces gestes et en s’entraînant qu’on progresse, qu’on gagne en confiance et qu’on arrive à avoir les bonnes réactions. «Les agressions n’arrivent pas forcément là où l’on croit: ce sont souvent des personnes de notre entourage ou des personnes qui étaient, jusque-là, gentilles, insiste la professeure. Il faut être droite dans ses bottes et dire haut et fort: “Non, je n’accepte pas d’être traitée comme ça!”»
Il reste encore beaucoup de choses à apprendre à ces participantes, mais certaines sont déterminées à approfondir le sujet. «J’ai beaucoup aimé cet atelier et je pense m’inscrire à un cours, car je ne me sens pas toujours en sécurité dans la rue et je veux pouvoir me défendre de manière efficace», conclut l’une d’elles.