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Solidarité chez Kellogg’s

Piquet de grève sous la neige.
© DR/UITA

Les salariées et les salariés de Kellogg’s aux Etats-Unis ont entamé une longue grève contre un système salarial à deux vitesses et la baisse importante d’acquis sociaux que tentait d’imposer leur direction.

Aux Etats-Unis, quelque 1400 employés sont en grève depuis le mois d’octobre pour défendre leurs conditions de travail, gravement menacées par la multinationale

Le mouvement a débuté le 5 octobre. Devant les usines de Battle Creek (Michigan), d’Omaha (Nebraska), Lancaster (Pennsylvanie) et Memphis (Tennessee), ce sont au total 1400 employés de The Kellogg Company, affiliés au Syndicat international des travailleurs de la boulangerie, de la confiserie, du tabac et des meuniers de grains (BCTGM), qui tiennent le piquet de grève. Et ce n’est pas fini.

Les raisons de cette colère? La multinationale championne des céréales du petit-déjeuner a voulu faire signer des nouveaux contrats d’une durée de cinq ans qui exigent des concessions importantes de la part de ses employés, notamment en matière d’acquis sociaux. On parle entre autres d’avantages sur les retraites et la couverture santé, de congés payés ou encore de salaires indexés sur le coût de la vie qui seront biffés. Sans parler de la menace récurrente de délocaliser la production au Mexique. Mais ce qui cristallise le plus le débat, c’est le système salarial à deux vitesses, qui prévoit des salaires moindres pour les nouveaux employés et des avantages à la baisse. Alors que les «vétérans» gagnent 30 dollars l’heure, les nouveaux en gagnent 18.

Un système qui avait été accepté en 2015 au vu des difficultés économiques de l’époque et qui concerne aujourd’hui 30% des travailleurs. Mais la volonté de le généraliser ne passe pas. D’après la direction, après quatre ans d’expérience, un salarié pourrait accéder à une rémunération normale, mais cela n’a pas convaincu les grévistes, qui ont rejeté une nouvelle fois l’accord prénégocié entre les partenaires sociaux et poursuivent la grève.

Pandémie fructueuse

Aujourd’hui, après le début chaotique de la pandémie de Covid-19, la donne a changé et les travailleurs et leur syndicat veulent abolir ce système à deux vitesses dont le but est, selon eux, de diviser les travailleurs. Ceux-ci rappellent que le géant des céréales n’a jamais fait autant de bénéfices qu’en 2020 et que, eux, n’ont jamais cessé de produire, alors que le pays était confiné. Héros un jour, employé de seconde zone le lendemain: la pilule a du mal à passer. D’après eux, tous les arguments sont réunis pour obtenir plutôt des augmentations de salaires pour les récompenser des efforts fournis.

En réponse au récent vote, le président international de BCTGM, Anthony Shelton, a déclaré: «Les membres ont parlé. La grève se poursuit. L'Union internationale continuera à apporter son soutien total à ses membres en grève chez Kellogg's. BCTGM est reconnaissant de l’élan de soutien fraternel reçu de la part de l'ensemble du mouvement syndical pour les grévistes chez Kellogg's. La solidarité est essentielle dans cette lutte.»

Licenciements en vue

Pour l’entreprise, c’en est trop! The Kellogg Company a annoncé dans un communiqué de presse vouloir remplacer les centaines de grévistes qui refusent de se plier à ses conditions. Elle dit avoir fait «tous les efforts possibles pour parvenir à un accord équitable» et que la grève ne lui laisse pas «d’autre choix que de remplacer définitivement le personnel en grève afin de garantir la continuité de notre activité». Encore faudra-t-il trouver suffisamment de main-d’œuvre, dans un pays où il en manque. Si la démarche est a priori légale au pays de l’Oncle Sam, elle n’en demeure pas moins non éthique.

L’Union internationale des travailleurs de l’alimentation (UITA), à laquelle le BCTGM est affilié, appelle à soutenir les grévistes de Kellogg's en leur envoyant des messages de solidarité. Plus d’informations sur: iuf.org

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