Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Une mobilisation syndicale exemplaire

Une femme avec une pancarte "HELP UKRAINE" en bleu et jaune.
© Olivier Vogelsang

La Confédération européenne des syndicats a, dans une résolution, condamné les agissements de la Russie et appelé à recourir à tous les moyens possibles pour parvenir à la paix et à promouvoir la solidarité avec les Ukrainiens (photo: manifestation organisée en mars dernier à Lausanne).

En Ukraine et au-delà, les syndicats et leurs faîtières ont récolté des millions d’euros et mis en place une logistique solide pour venir en aide aux travailleurs et aux personnes touchées par la guerre

Dès le début de la guerre, le travail des syndicats ukrainiens s’est transformé en véritable aide humanitaire. Ils s’attellent à offrir nourriture et abri à des dizaines de milliers de personnes déplacées dans une dizaine de centres dans l’ouest du pays. Ce travail syndical d’aide d’urgence ne s’arrête pas aux portes du pays. En Pologne, en Slovaquie, en Roumanie, en Bulgarie, en Moldavie, en Autriche ou encore en Lituanie, les syndicats locaux se démènent pour venir en aide aux réfugiés de cette guerre. Hébergement, distribution de vivres, de vêtements, de médicaments et de produits de première nécessité, aide médicale, services et information ou encore acheminement d’aide vers les collègues ukrainiens: le réseau de soutien et de solidarité qui s’est mis en place est colossal.

La Confédération européenne des syndicats (CES) est fière de cette mobilisation humanitaire massive des organisations des travailleurs et informe dans un communiqué de presse avoir collecté, aux côtés de ses affiliés nationaux, des millions d’euros d’aide. Qui sont répartis sur le terrain par les syndicats, en Ukraine et dans les pays voisins. Les syndicats mettent également à profit leur expertise pour épauler les réfugiés à s’intégrer rapidement dans les pays d’accueil en les assistant dans leur recherche d’emploi et en les informant sur les droits des travailleurs et la sécurité sociale afin d’éviter qu’ils ne soient exploités.

Revendications syndicales

«Au sein du mouvement syndical, nous avons coutume de dire qu’une blessure à l’un est une blessure à tous, a déclaré Luca Visentini, secrétaire général de la CES. Cela explique cette formidable mobilisation de syndicalistes partout en Europe pour lever des fonds, collecter des fournitures essentielles et mener des actions politiques pour soutenir les réfugiés ainsi que nos frères et nos sœurs restés en Ukraine.»

Le responsable syndical appelle les dirigeants de l’Union européenne à en faire plus pour épauler les exilés et mettre fin à cette guerre. «Il est de leur responsabilité de se montrer à la hauteur des efforts déployés par les citoyens ordinaires pour accueillir les réfugiés – d’où qu’ils viennent – et de faire en sorte qu’ils puissent rentrer chez eux dès que possible en toute sécurité en en faisant davantage pour mettre fin à cette guerre par des sanctions plus dures et une diplomatie plus directe.»

Par ailleurs, un dialogue concret doit, selon lui, avoir lieu avec l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie quant au processus d’adhésion à l’UE. «Mais il faut également que l’UE renonce à son approche des deux poids, deux mesures dans l’accueil des réfugiés et des demandeurs d’asile, critique Luca Visentini. La directive sur la protection temporaire a été activée pour la toute première fois, octroyant à juste titre aux réfugiés ukrainiens le droit de travailler dans l’UE aux mêmes conditions et aux mêmes salaires que les autres travailleurs. Malheureusement, ces droits n’ont pas été étendus aux personnes fuyant la guerre en Syrie. Tous les réfugiés devraient jouir des mêmes droits.»

Résolution

Le Comité exécutif de la CES a approuvé une longue résolution sur l’Ukraine1, dans laquelle elle reprend les éléments ci-dessus. Dans les grandes lignes, le texte condamne les agissements de la Russie, appelle à tous les recours possibles pour parvenir à la paix, à la solidarité avec tous les Ukrainiens et demande que les responsables de ces crimes de guerre soient jugés et punis. La Confédération condamne également fermement la Fédération des syndicats indépendants de Russie (FNPR) pour ses déclarations «en faveur de l’agression de Poutine contre l’Ukraine».

Enfin, afin de pouvoir continuer à financer cette assistance humanitaire et le soutien des réfugiés dans les pays européens, une levée de fonds a été lancée2 via la Confédération syndicale internationale.


1 Pour lire la résolution dans son intégralité aller sur: etuc.org
2 Pour faire un don aller sur: petitions.ituc-csi.org

Pour aller plus loin

Vaste mobilisation pour la libération de Louisa Hanoune

Quelque trente personnes ont manifesté le 20 mai sur la place des Nations à Genève pour exiger la libération immédiate de la secrétaire générale du PT d’Algérie.

Accusée de vouloir changer le régime, la secrétaire générale du Parti des travailleurs algérien a été emprisonnée le 9 mai dernier, alors que des millions d’Algériens sont dans la rue

La CGT entre réforme et révolution

Des militants du syndicat manifestant, aux côtés de Gilets jaunes, le 7 mars dernier à Gréoux-les-Bains.

Organisé à la mi-mai à Dijon, le 52e congrès de la CGT a été marqué par de très vifs débats sur la politique syndicale de ces trois prochaines années et par la réélection de son secrétaire général, Philippe Martinez, chahuté à plus d’une reprise

En Géorgie, un timide renouveau syndical

Près de l'arrêt de métro Delisi à Tbilissi, derrière les palissades, l'ancien bâtiment des syndicats soviétiques qui hébergeait aussi le centre culturel des syndicats. Les bureaux de la GTUC se situent de l'autre côté de ce bâtiment.

Après l’effondrement du système communiste et trois décennies de politiques néolibérales, les questions liées au travail font leur retour en Géorgie sous l'impulsion de nouvelles initiatives syndicales et d'un rapprochement avec l'Union européenne

Un travail de forçat, sous un soleil de plomb

Vue de Doha depuis le large avec ses gratte-ciels.

Le Qatar est en train de se réinventer. Comme émirat du sport, comme haut lieu touristique et Mecque de l’art. Reportage syndical au pays où les scheiks se font bâtir un nouvel Etat par les migrants