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«Ce scandale doit prendre fin!»

Le centre Tri-Bagages de l'aéroport.
© Olivier Vogelsang/archives

C’est sur le chantier de rénovation des installations du centre de Tri-Bagages de l’aéroport de Cointrin, ici en 2014, que la sous-traitance en cascade et les abus opérés par la société italienne Mitel International SA ont été découverts.

Les travailleurs du chantier de l’aéroport de Genève n’ont toujours pas été réintégrés, ni payés en totalité. Pire, une nouvelle entreprise veut leur faire finir le travail moyennant un salaire insuffisant

L’affaire est loin d’être résolue. Fin août, Unia dénonçait un cas de sous-traitance en cascade sur le chantier de l’Aéroport international de Genève (AIG). Pour rappel, ce dernier avait mandaté l’entreprise Leonardo SA afin d’effectuer des travaux de démontage, montage et manutention dans le cadre de la mise à jour des installations du centre de Tri-Bagages. Cette entreprise a sous-traité ces travaux à l’entreprise industrielle italienne Fincantieri Spa, qui a elle-même sous-traité à Mitel International SA. Une inspection du Bureau de contrôle des chantiers (BCC) a révélé des infractions flagrantes à la loi et aux usages.

A la suite des graves manquements de la part de l’entreprise Mitel International SA, cette dernière avait été exclue du site, et les employés renvoyés chez eux, en Italie ou en Roumanie. Des négociations avaient démarré entre l’AIG, Unia et les entreprises Leonardo SA et Fincantieri Spa. Le syndicat exigeait que les salaires du mois d’août soient payés, tout comme les arriérés dus en raison du non-respect du minimum légal. Il demande également que les salariés soient repris dans leur intégralité pour terminer le chantier.

Au point mort

«Malgré les belles promesses que Leonardo SA a faites à l’aéroport et au syndicat Unia, rien n’a avancé aujourd’hui», regrette Alejo Patiño, secrétaire syndical Unia. L’entreprise Celim, censée reprendre le flambeau de Mitel, n’a toujours pas reçu le feu vert de la part de l’OCIRT pour la reprise des travaux, car les documents sont incomplets et ne permettent pas la reprise des travailleurs. «En revanche, certains ont récemment été contactés par une nouvelle entreprise italienne, PH Facility, apparemment à la demande de Fincantieri Spa, qui propose de les engager pour poursuivre le chantier dès la mi-octobre», s’étonne le syndicaliste, qui ajoute par ailleurs que Mitel a aussi envoyé certains des travailleurs concernés sur de nouveaux chantiers en Italie. «C’est l’incompréhension et la cacophonie totales!» Autre problème, les conditions proposées par cette société ne respectent toujours pas les usages professionnels et les salaires sont inférieurs au minimum cantonal. «Je me suis fait passer pour l’un des travailleurs, et l’entreprise en question, qui s’est montrée très secrète au téléphone, a fini par me proposer 3700 francs par mois pour un poste d’ingénieur… Cette situation doit maintenant cesser!»

L’AIG, qui n’était apparemment pas au courant, a été informé par Unia de ces derniers rebondissements. «La direction de l’aéroport peine à prendre le taureau par les cornes et à imposer ses décisions», s’indigne Alejo Patiño, qui craint que le chantier reste au point mort encore des semaines.

Et nos élus dans tout ça?

Le syndicat est clair: le Conseil d’Etat doit s’engager dans ce dossier afin que cette situation scandaleuse se termine et que les travailleurs puissent enfin revenir travailler. «Il y a un vrai problème de communication entre l’AIG et le gouvernement, qui est convaincu que tout est réglé et que les nouveaux contrats sont signés en vue de la reprise du chantier, désespère le secrétaire syndical. Ce n’est absolument pas le cas!»

Les revendications initiales, à savoir un contrôle concernant la sous-traitance au deuxième degré ainsi qu’une enquête concernant les montants des salaires indiqués sur les fiches de paie qui ne correspondent pas aux montants versés, restent intactes.

Au niveau parlementaire, le dossier traîne. La motion déposée au Grand Conseil le 1er septembre demandant au Conseil d’Etat de prendre toutes les mesures possibles pour résoudre cette affaire n’ayant toujours pas été discutée, l’urgence a de nouveau été votée le jeudi 22 septembre. L’ordre du jour étant plus que chargé le lendemain, le débat sur la motion a été remis à plus tard…

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